salim sellami

La liberté d’expression n’a jamais été la l’expression de la liberté

  • Veuleries – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/29/veuleries

    Il se peut que tout un chacun abrite en son sein une infime partie non identifiée de lâcheté. Le cas contraire, un minimum certain reste cependant encollé, tel un fond de marc asséché dans certaines parois de soi. Mais, les vrais lâches tentent toujours d’en faire l’extraction pour l’adopter telle un mode de vie. Un élixir. Ce sont ces gens qui n’osent croiser des regards sur d’autres, ni pouvoir poser leurs yeux sur d’autres. Ils ont peur de confronter la rue. Ils la détournent en détournant leur personne à l’aide de faux appels. Si l’on se cache par mauvaise ruse derrière un Iphone, voulant éviter sa nudité, c’est que l’on est en pleine déconfiture de son Moi. L’escobarderie ainsi s’élève criarde et devient sans rougir une fonction chez certains. La parodie d’une fonction est une nature chez d’autres. Le pire dans les deux cas, c’est de les prendre en absolue exactitude et surtout y croire résolument. La lâcheté est en nous. Les lâches autour de nous.

    Le sens insouciant que concède la désinvolture des gestionnaires fonciers obscurcit parfois la tonalité d’un discours de traque et de lutte contre les dilapidateurs des réserves vitales. Ces gens-là, les lâches donneurs de lots, les agenceurs font des terres battues, en jachère, rouges ou noires, un appétit qui n’aurait d’égal que le goût enivrant de leur petitesse. L’enfant d’hier que dissimulait l’architecte hiérarchisé d’un passé pas très lointain restera petit et sommaire malgré les traits d’adulte responsable qu’il s’acharne à démontrer. Ce n’est pas par l’adjonction de sa personne à un cercle du pouvoir que la ruralité et l’indigence de l’esprit trouveront toutes les vertus de la noblesse. Non pas au poste de faire rentrer dans la mondanité. On n’ose pourtant croire à duper autrui que lorsqu’on croit réussir la duperie. Voilà qu’une botte d’ivraie se voit en stères de blé, qu’un vulnérable poussin élevé sous les semelles de maîtres apprend mal, à caqueter comme un coq, voyant son plumage prendre ampleur et couleur. Ces personnes comme d’autres font la politique, l’administration et le commerce. On peut bâtir des Fx dans une culture arabe sans pour autant en avoir le brio d’un bon maçon d’office de gestion. Cendreux communs à qui la réflexion était réprouvée car futile et malhabile, les lâches sont heureux. Une insignifiante quantité d’exécution. Des outils pleins de regards absents, une oreille sans analyse. Ainsi chez ces gens-là, ce n’est pas de la lâcheté s’il s’agit de sauver sa peau ou fuir ses réalités, c’est même de l’intelligence. Du saut en hauteur malgré ses bassesses.

    Il est facile de croire en son étoile, mais difficile en montant de pouvoir rester soi. C’est cette suffisance, cette incomparable situation longtemps appétissante qui, au fil de l’exercice, dégénère en petitesse. Heureux celui qui arrive à reconnaître son rang. Publié par El-Yazid Dib.