• CES Las Vegas 2019 : comment la French Tech tente de monter en gamme
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    "What country is Occitanie" ? La France face au défi d’une présence plus cohérente
    Cocorico ? Pas vraiment. Ce nouveau record a plutôt tendance à embarrasser la Mission French Tech et Business France, qui fédèrent la présence française au CES et qui prévoyaient - pour ne pas dire espéraient - une petite décrue. Car la France a changé son fusil d’épaule.

    « Désormais, la stratégie est moins d’exhiber le plus de startups possible pour que le monde remarque que la France sait innover, mais de mettre en avant des futurs champions mondiaux, des belles boîtes dans des domaines d’excellence, pour attirer des talents du monde entier en France et montrer que notre écosystème tech est mature », explique Éric Morand, le directeur du département Tech et Services de Business France.

    Autrement dit, battre encore des records de présence est inutile quand on souhaite mettre l’accent sur la qualité plutôt que sur la quantité. « La course aux records au CES, c’est terminé », avait déclaré le secrétaire d’État au Numérique, Mounir Mahjoubi, au printemps dernier.

    Car, autant du côté de Bercy que de Business France ou de la Mission French Tech, l’édition 2018 avait laissé un arrière-goût amer. Certes, la France était immanquable l’an dernier à Las Vegas. Mais quel désordre ! Au lieu de présenter une délégation unique, thématiquement organisée autour des forces de la scène tech française - ce que font d’autres pays comme l’Italie ou l’Allemagne -, la France était arrivée avec des troupes en ordre dispersé. Chaque région avait envoyé sa propre délégation et menait sa propre politique d’attractivité. Mais, dans un immense salon international, cette logique s’est avérée improductive, voire absurde. « What country is Occitanie ? », a-t-on pu entendre près du stand toulousain.

    « C’était le bal des ego : chacun voulait tirer la couverture à soi. Du coup le message global de la marque France était complètement inaudible, admet Éric Morand. Il y a aussi eu une course à l’échalote pour amener la plus grande délégation possible, quitte à prendre des startups trop jeunes ou trop axées sur le marché professionnel, qui n’avaient rien à faire dans un salon grand public comme le CES », poursuit-il.

    D’après Olivier Ezratty, ces « erreurs de casting » représentent tous les ans jusqu’à 15 % de la présence française... avec une mention spéciale l’an dernier aux régions Nouvelle-Aquitaine (39 % de l’effectif total) et Occitanie (33 %).