• À Chamarel, vieillir ensemble, c’est politique
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    À Chamarel, vieillir ensemble, c’est politique
    5 janvier 2019 / Guillaume Gamblin (Silence)

    À Chamarel, vieillir ensemble, c’est politique

    Une utopie devenue réalité : cet immeuble a été entièrement conçu et autogéré par ses habitants, des personnes retraitées, près de Lyon.

    Début 2018, Reporterre avait réalisé un reportage vidéo sur une passionnante expérience collective à Vaulx-en-Velin. Nos amis de Silence y sont retournés, pour décrire plus en détail cette maison de retraite où les habitant.e.s sont actifs et maîtrisent leur vie.

    Vaulx-en-Velin (métropole de Lyon), reportage

    En plein mois de juillet, Chamarel est une véritable ruche grouillante de vie. En ce début de matinée, à la fraîche, plusieurs personnes trient des graines et cueillent des plantes, tout en discutant, accompagnées par le chant des oiseaux. Nous sommes au cœur d’une cité HLM. Entre des parkings et un terrain de basket se dressent l’immeuble Chamarel et ses quatre étages, entourés d’un jardin assez sauvage.

    Commençons par un petit tour du propriétaire. Au rez-de-chaussée, qui mesure 120 m2 environ, une grande salle commune est dotée d’une immense table et d’une cuisine équipée, capable d’accueillir banquets, fêtes et spectacles divers. À côté, deux toilettes, dont une adaptée aux fauteuils roulants, et une buanderie collective. Ses trois lave-linge sont issus des anciens logements de résident·es, et le sèche-linge a été acheté collectivement. La pièce voisine est un atelier de bricolage doté d’une très grande variété d’outils. « Ce qui est apporté par chacun·e au moment de l’installation devient commun », m’explique Marcelle.

    L’immeuble Chamarel.

    Le rez-de-chaussée abrite également un vaste bureau, celui de l’association et de la société [1], et une cave. À la différence des autres immeubles, il n’y a ni couloir ni cloison entre chaque cave, ce qui permet de gagner une place importante. Un espace est simplement réservé pour chaque habitant·e, sans qu’il y ait de crainte de vol. Le local à vélos est bien rempli. « Il y a un·e responsable par espace commun », précise Patrick.

    • Je reviens de chez une amie dont le mari originaire de Guinée Conakry est marabout (ça ne se dit pas, mais personne ne le connait ici).
      De ce que j’en ai vu, cela consiste à être un conseiller psychologue, il passe la moitié de son temps au téléphone pour écouter et soutenir les uns et les autres et leur rappelle les valeurs qu’ils partagent. La tradition que raconte Ahmadou, exige qu’on ne laisse pas les vieux vieillir dans des maisons de retraite mais qu’ils restent au sein de la communauté du village, d’autant que le dernier souffle est considéré comme un héritage spirituel très important qui sera donné à celui ou celle qui accompagne. Cela créé parfois des jalousies raconte-t-il, puisqu’il est souvent appelé dans sa famille/village qui compte plus d’une centaine de personnes.
      En tout cas, c’est un bon moyen pour ne pas laisser les vieux et les vieilles crever tout seuls, même si parfois c’est eux qui demandent à y aller pour ne pas déranger. Mes amis d’origine africaine sont toujours éberlués du manque de solidarité qu’ils observent en france et du traitement réservé aux personnes malades, aux vieux ou aux mourant·es.