• Au tribunal, Carlos Ghosn nie en bloc mais Nissan enfonce le clou
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    Les avocats de l’ex-Pdg de Nissan ont obtenu du tribunal de Tokyo le rare privilège de cette audience publique qui s’est déroulée à Tokyo ce mardi 8 janvier à 10h30, heure locale (2h30, heure de Paris). Au cours de cette audience de deux heures, Carlos Ghosn n’a eu que 10 minutes pour lire sa déclaration dans laquelle il nie toutes les accusations portées contre lui. Le juge a cependant décidé le maintien en détention du prévenu.

    Dès les premières heures de la matinée, une longue file d’attente s’était formée devant le tribunal. Plus d’un millier de personnes, parmi lesquelles de nombreux journalistes étrangers, ont patienté dans le froid pour tenter de décrocher une des rares places dans la salle : seulement 14 tickets ont été alloués par tirage au sort à des membres du public, pour assister à la comparution du célèbre accusé.

    Carlos Ghosn, qui est toujours Pdg de Renault et de l’alliance Renault-Nissan, était auditionné ce mardi matin à 10h30 heure locale (1h30 GMT, soit 2h30, heure de Paris) à sa demande par le tribunal du district de Tokyo pour obtenir une clarification des motifs de sa détention et lui permettre de s’exprimer publiquement sur les accusations de malversations financières chez Nissan portées contre lui.

    La procédure de comparution de ce type est rare, seulement 0,6% des détenus ont fait une telle requête l’an dernier. Elle n’a quasiment aucune chance de changer le cours des choses mais la portée symbolique est forte pour M. Ghosn, qui a pu rompre le silence médiatique dans lequel il est muré depuis plusieurs semaines.

    Lors de cette première apparition publique depuis son incarcération le 19 novembre dernier, Carlos Ghosn a nié tout méfait et déclaré avoir agi dans le respect des lois et avec l’approbation des cadres compétents du groupe automobile japonais.

    « J’ai été injustement accusé et placé en détention sur la base d’accusations sans fondement », a-t-il déclaré lors de l’audience, selon une allocution préparée à l’avance que Reuters a pu consulter.

    Vêtu d’un costume sombre, sans cravate, sandales vertes en plastique au pied, le magnat de l’automobile de 64 ans est apparu nettement amaigri, les joues creuses, menotté, avec une corde autour de la taille tenue par un policier, avant le début de la séance qui a duré quasiment deux heures, de 10h30, heure locale à 12h15 (4h15, heure de Paris). Pourtant, Carlos Ghosn n’a eu lui en tout et pour tout que 10 minutes de temps de parole.
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    A la suite de cette audience de son ex-patron, Nissan a enfoncé le clou, déclarant mardi qu’une enquête interne avait permis de mettre au jour des preuves substantielles et convaincantes de fautes commises par son ancien président Carlos Ghosn.