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  • Stéphane : « J’ai fait de ma vie un combat contre la violence et voilà que je suis condamné pour actes de violences ! » - MEDIACOOP
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    A ce moment-là, Stéphane, encore abasourdi par la violence dont il a été témoin est interpelé par un inconnu qui crie qu’un peu plus loin, des personnes se font taper. Stéphane y court. “ Là, je vois une personne qui frappe de toutes ses forces des Gilets Jaunes. C’est un attroupement, les choses sont un peu floues. Mais je donne un coup de pied à l’homme qui s’acharne pour le faire reculer. L’homme alors se recule, mais se remet en position pour frapper alors je lui remets deux coups de pieds pour le garder à distance, lui aussi frappe. Là, un homme se met face à moi, et sort une arme. Je comprends que celui-là appartient à la police et que l’homme que j’ai frappé doit être un de ses collègues. Je pars en courant, apeuré par cette arme…” Stéphane ne le sait pas encore mais il vient d’asséner trois coups de pieds au chauffeur du Directeur de la Police de la Drôme. Celui qui a sorti son arme est bel et bien le chef de la police du département. Celui-là, Stéphane ne l’a pas touché.

    (...)

    Malgré tout Stéphane décide de se rendre à la marche pour le Climat qui se déroule l’après-midi. La manifestation a été interdite mais maintenue. Très vite, Stéphane se rend compte que la police recherche quelqu’un, et qu’ils commencent à se positionner vers lui. “ Alors là, je me mets à courir, je sens qu’ils sont derrière moi. D’un coup je m’arrête, je lève les mains et je leur crie ” Ok, c’est bon…” Malgré tout Stéphane reçoit des coups de matraque et des flash balls. Il saigne abondamment de la tête. “ Je sens le sang qui coule sur tout mon visage mais je n’ai pas mal, j’ai pris des flash balls, mais ce n’est que le lendemain que j’ai mal et que je vois les traces.” Stéphane est au sol et se fait insulter. Ils n’arrivent pas à lui mettre les menottes alors le gazent à bout portant. “ Ca c’était drôle, le flic en me gazant a gazé même ses collègues qui râlaient…” Ils mettent Stéphane dans la voiture, sans oublier de lui asséner quelques coups dans les côtes. Le crâne de Stéphane est très ouvert.

    (...)

    Le procès est une caricature de procès selon les personnes présentes. Stéphane ne fera pas d’excuses. “ On me reproche d’avoir frappé le chef de la police, ce que je n’ai pas fait. Et les coups de pieds que j’ai mis au chauffeur, c’est juste pour le faire reculer. je ne l’ai pas blessé !” Son avocat parle des coups et blessures reçus par Stéphane. Mais rien n’y fera. Stéphane prendra 18 mois de prison dont un an ferme. Les trois autres accusés seront aussi tous condamnés pour violences en réunion…Et surtout les 4 écopent d’une interdiction de manifester pendant 3 ans !

    (...)

    Il a fait appel de cette décision. Il sera jugé à Grenoble, ce qui change beaucoup de choses. “ Ici, j’étais interrogé par les subordonnés de la prétendue victime, puisque c’est le chef de la police de la Drôme qui portait plainte contre moi et que j’étais interrogé dans son commissariat par ses collègues, soigné par le médecin qui lui a mis 3 jours d’ITT. Encore une fois, moi je n’ai pas touché cet homme et on le voit sur la vidéo…

    Bon. C’est pas l’Egypte non plus hein. Là bas, c’est soit la prison à vie, soit la peine de mort. C’est à ça qu’on reconnait les démocraties. On ne met pas en prison à vie, ni on ne tue les gens.

    D’ailleurs, chez nous, quand on les tue, c’est pour de bonnes raisons. Sans procès, certes. Mais y-a toujours une raison. Ils étaient avec une santé fragile, ils étaient fous, ils étaient inconscients, ils étaient menaçants, ils étaient au mauvais endroit.

    Donc c’est pas l’Egypte, mais quand on est flic, on peut se faire prescrire des jours d’ITT par un médecin sous ses ordres. On peut dire le contraire de ce qu’il y a sur une vidéo sans conséquence. On n’est pas en Egypte, mais on peut fracasser des manifestants sans raisons.

    N’empêche qu’on continue à ne parler que de « dérives » quand de toute évidence les forces de l’ordre sont initiatrices du désordre et de la violence, pour mieux ensuite pouvoir faire condamner la résistance de ceux qui se prennent les coups.

    C’est pas l’Egypte. Là bas, c’est soit la prison à vie, soit la peine de mort. C’est à ça qu’on reconnait les démocraties. On ne met pas en prison à vie, ni on ne tue les gens. Ce n’est plus qu’à ça qu’on peut les discerner... en fait. Parce que l’état de droit... il est en piteux état.