• On a assisté au procès du dessinateur Marsault, qui avait incité au cyberharcèlement d’une féministe - NEON
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    Droit de suite : NEON avait enquêté sur le cyberharcèlement sexiste il y a deux ans. Le 7 décembre, le dessinateur Marsault et deux autres prévenus comparaissent devant la justice pour avoir participé au harcèlement d’une militante féministe. On y était.

    Ils sont trois, debout, alignés face à la justice. C’est celui du milieu qui capte l’attention. Haute taille, petites lunettes, veste sombre, mains dans le dos, Marsault se tient plus droit que les acolytes qui l’encadrent. Un vaste tatouage recouvre l’arrière de son crâne rasé : « Breum ». L’expression-phare de Marsault. C’est l’onomatopée qui accompagne dans ses planches une grande mandale dans la tronche et définit le style du dessinateur de BD : bourrin, provoc, agressif.

    Si Marsault se trouve aujourd’hui à la barre, c’est que cette brutalité a transpiré hors des marges de ses dessins. Il est poursuivi, avec les deux autres prévenus, pour avoir contribué à briser une existence par réseaux sociaux interposés. Sur le banc de la partie civile, pas de plaignante, seulement ses deux avocates. Le médecin traitant de Megane Kamel a attesté qu’il ne fallait pas qu’elle se rende à son procès. Le traumatisme est trop profond.

    Les faits remontent à août 2016. On les avait documentés à l’époque ici, dans une enquête plus générale sur le phénomène du cyberharcèlement sexiste. Tout s’enclenche lorsque la page Facebook principale de Marsault, sur laquelle il publie ses oeuvres, est supprimée à la suite de nombreux signalements. En cause : lesdits dessins, des déflagrations anti-féministes, anti-gauchistes, et tout ce qui ressemble à ce qu’il qualifie de « fragiles ».

    Megane Kamel, militante féministe, se réjouit alors sur sa page Facebook de la fermeture de la page : « Hahahahahahaha dans ta gueule ». Le bédéaste a vent de ce statut resté public, et choisit de taguer la militante sur sa page Facebook de secours. Et la livre à la vindicte de ses dizaines de milliers de fans.

    #cyberharcèlement #sexisme #antiféminisme