Le journal La DĂ©pĂȘche a rĂ©vĂ©lĂ©, mardi 22 janvier, le projet des actionnaires chinois de la sociĂ©tĂ© Casil de rĂ©trocĂ©der pour 500 millions dâeuros les 49,9 % des parts de la sociĂ©tĂ© de gestion quâils avaient acquis en avril 2015, lors de la privatisation voulue par Emmanuel Macron.
Lâactionnaire chinois a mandatĂ© la banque Lazard, dirigĂ©e par Matthieu Pigasse (par ailleurs coactionnaire du journal Le Monde), pour chercher un acquĂ©reur au prix de 500 millions dâeuros. Ici rĂ©side le premier scandale : lâ#aĂ©roport de #Toulouse-Blagnac â qui est un bien public, jouant un rĂŽle Ă©conomique majeur pour la rĂ©gion et ayant des enjeux environnementaux importants pour la ville et le dĂ©partement â va ĂȘtre lâobjet dâune galipette financiĂšre insensĂ©e puisque, en moins de quatre ans, lâacquĂ©reur qui avait dĂ©boursĂ© 308 millions dâeuros, espĂšre engranger une plus-value de 192 millions dâeuros.
Ce premier scandale a deux facettes : dâabord cela suggĂšre, si lâopĂ©ration se fait Ă ce prix, que lâAgence des participations de lâĂtat (APE), dirigĂ©e par Martin Vial, le conjoint de la ministre des armĂ©es Florence Parly, a bradĂ© un patrimoine public, permettant Ă lâacquĂ©reur de faire une plus-value peu aprĂšs sur le dos des citoyens. Cela suggĂšre ensuite â mais nous y reviendrons plus loin â que lâĂtat sâautorise Ă vendre des biens publics sans se soucier que les acquĂ©reurs puissent faire ensuite ce que bon leur semble de ce bien.
Le scandale prend dâautant plus de relief quâil intervient comme lâacte final dâune opĂ©ration de prĂ©dation que lâon a vue venir depuis longtemps.
Que lâon se souvienne des dĂ©buts de lâhistoire. Ă la fin de lâannĂ©e 2014, Emmanuel Macron dĂ©cide que lâĂtat cĂ©dera Ă la sociĂ©tĂ© Casil, contrĂŽlĂ©e par des investisseurs chinois emmenĂ©s par Mike Poon, 49,9 % de la SATB. Et Ă lâĂ©poque, il fustige ceux qui dĂ©noncent cette #privatisation (dont Mediapart !), en faisant valoir que cela⊠nâen est pas une ! En clair, lâopinion est invitĂ©e Ă comprendre quâavec leurs 49,9 %, les investisseurs chinois seront des actionnaires importants mais minoritaires ; et que la sociĂ©tĂ© restera contrĂŽlĂ©e en majoritĂ© par des actionnaires publics français, soit 25 % pour la chambre de commerce et dâindustrie (CCI), 5 % pour la RĂ©gion Languedoc-Roussillon, Midi-PyrĂ©nĂ©es, 5 % pour le dĂ©partement de la Haute-Garonne, et 5 % pour Toulouse MĂ©tropole ; le solde, soit 10,1 %, Ă©tant dĂ©tenu par lâĂtat français.
Cette promesse-lĂ , Emmanuel Macron la rĂ©pĂšte en boucle. Ainsi lors dâun entretien avec La DĂ©pĂȘche, le 4 dĂ©cembre 2014 : « Je tiens Ă prĂ©ciser quâil ne sâagit pas dâune privatisation mais bien dâune ouverture de capital dans laquelle les collectivitĂ©s locales et lâĂtat restent majoritaires avec 50,01 % du capital. On ne vend pas lâaĂ©roport, on ne vend pas les pistes ni les bĂątiments qui restent propriĂ©tĂ© de lâĂtat. [âŠ] Nous avons cĂ©dĂ© cette participation pour un montant de 308 millions dâeuros », dit le ministre de lâĂ©conomie. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron hausse mĂȘme le ton : « Celles et ceux que jâai pu entendre, qui sâindignent de cette cession minoritaire de la sociĂ©tĂ© de gestion de lâaĂ©roport de Toulouse, ont pour profession dâune part dâinvectiver le gouvernement et dâautre part dâinquiĂ©ter les Français », dĂ©clare-t-il, en marge du congrĂšs de lâUnion nationale des professions libĂ©rales.
Mais peu aprĂšs, Mediapart apporte la preuve quâEmmanuel Macron ment. Notre enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© quâun pacte secret dâactionnaires avait Ă©tĂ© conclu et quâil liait lâĂtat non pas aux collectivitĂ©s publiques rĂ©gionales et locales, mais aux investisseurs chinois. Nous avons publiĂ© les principaux extraits de ce pacte dâactionnaires que lâĂtat avait conclu secrĂštement avec la sociĂ©tĂ© Casil (lire Privatisation de lâaĂ©roport de Toulouse : Emmanuel Macron a menti et AĂ©roport de Toulouse : les preuves du mensonge), et qui fait apparaĂźtre des dispositions stupĂ©fiantes.
Ainsi, il est prĂ©vu que la SATB sera supervisĂ©e par un conseil de surveillance de quinze membres, dont deux dĂ©signĂ©s par lâĂtat et six dĂ©signĂ©s par lâinvestisseur chinois, selon la disposition « 2.1.2 » du pacte. Autrement dit, ces huit membres du conseil de surveillance, liĂ©s par le pacte, garantissent aux investisseurs chinois minoritaires de faire strictement ce quâils veulent et dâĂȘtre majoritaires au conseil de surveillance.
Le point « 2.1.3 » du pacte consolide cette garantie offerte aux investisseurs chinois, puisquâil y est prĂ©cisĂ© que « lâĂtat sâengage Ă voter en faveur des candidats Ă la fonction de membres du conseil de surveillance prĂ©sentĂ©s par lâAcquĂ©reur, de telle sorte que lâAcquĂ©reur dispose de six (6) reprĂ©sentants au Conseil de surveillance ».
Mais il y a plus grave. Au point « 2.2.2 », lâĂtat donne la garantie quasi formelle Ă lâinvestisseur chinois, aussi minoritaire quâil soit, quâil pourra dĂ©cider strictement de ce quâil veut et que la puissance publique française ne se mettra jamais en travers de ses visĂ©es ou de ses projets : « LâĂtat sâengage dâores et dĂ©jĂ Ă ne pas faire obstacle Ă lâadoption des dĂ©cisions prises en conformitĂ© avec le projet industriel tel que dĂ©veloppĂ© par lâAcquĂ©reur dans son Offre et notamment les investissements et budgets conformes avec les lignes directrices de cette Offre. » Bref, les investisseurs chinois avaient carte blanche pour faire ce quâils voulaient.
Depuis cette rĂ©vĂ©lation par Mediapart, le ministĂšre des finances a continuĂ© de garder le secret sur ce pacte et ne lâa jamais rendu public dans sa version intĂ©grale.
Ă ce premier scandale est ensuite venu sâen greffer dâautres. On a ainsi appris que le principal dirigeant du consortium chinois contrĂŽlant la sociĂ©tĂ© Casil, Mike Poon, Ă©tait impliquĂ© en Chine dans un retentissant scandale de corruption et quâil Ă©tait en fuite (lire LâaĂ©roport de Toulouse barbote toujours dans un climat de scandale).
Un an et demi plus tard, le #mensonge dâEmmanuel Macron prend un caractĂšre public. Ă lâoccasion du vote que lâĂtat Ă©met lors dâune assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires dâATB, il affiche quâil a bel et bien pactisĂ© avec lâactionnaire chinois, mĂȘme quand celui-ci a voulu siphonner les rĂ©serves de lâentreprise pour se servir un dividende exceptionnel (lire ici).
Cette histoire de dividende donne lieu, au printemps 2016, Ă de longues semaines de conciliabules discrets qui inquiĂštent ceux des Ă©lus locaux attachĂ©s Ă la dĂ©fense de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Ă lâĂ©poque, les investisseurs chinois font savoir quâils entendent dĂ©cider du versement dâun dividende aux actionnaires de la sociĂ©tĂ©. Au dĂ©but, ils placent la barre trĂšs haut : selon nos informations, aux alentours de 50 millions dâeuros.
La somme indigne de nombreux responsables des collectivitĂ©s qui figurent parmi les actionnaires historiques. Il faut en effet savoir que la sociĂ©tĂ© de gestion est profitable depuis longtemps, Ă hauteur environ de 5 millions dâeuros par an, et quâelle a eu la prudence de distribuer chaque fois seulement la moitiĂ© de ces gains Ă ces actionnaires, mettant en rĂ©serve lâautre moitiĂ©, pour faire face aux investissements futurs. Au fil des ans, cette autre moitiĂ© a donc fini par constituer un fonds de rĂ©serve de plus de 67 millions dâeuros Ă la fin de lâexercice de 2015.
En exigeant le versement dâun dividende de 50 millions dâeuros, les investisseurs chinois ont donc suscitĂ© beaucoup dâĂ©moi parmi les collectivitĂ©s locales concernĂ©es. Car cela veut clairement dire que Casil ne tient pas sa parole : aprĂšs avoir annoncĂ©, lorsquâelle Ă©tait candidate pour la privatisation, quâelle serait non pas un investisseur financier soucieux de profitabilitĂ© de court terme mais un investisseur responsable prĂ©occupĂ© des logiques de long terme, la sociĂ©tĂ© des investisseurs chinois montre quâelle veut tout bonnement se « payer sur la bĂȘte » et siphonner les rĂ©serves de lâentreprise (lire ici).
Lâaffaire sâest donc envenimĂ©e, et Casil est finalement obligĂ©e de transiger, ramenant la ponction sur les rĂ©serves Ă un peu moins de 20 millions dâeuros. Ce qui constitue, envers et contre tout, le second scandale dont Emmanuel Macron porte lâentiĂšre responsabilitĂ© : les caisses dâune entreprise publique ont Ă©tĂ© partiellement vidĂ©es par un investisseur se comportant comme un fonds rapace, sitĂŽt la privatisation effectuĂ©e.
Et chaque annĂ©e, par la suite, les acquĂ©reurs chinois ont rĂ©pĂ©tĂ© lâopĂ©ration, continuant Ă piocher dans les rĂ©serves de lâentreprise, au risque de mettre en danger les investissements nĂ©cessaires Ă lâavenir : 7,7 millions de dividendes pour lâexercice clos en 2016, aprĂšs 19,9 millions dâeuros pour 2015 et seulement 2,4 millions pour 2014.
Ces scandales, contre lesquels sâest constamment dressĂ© un « Collectif contre la privatisation », ont fini par avoir un large Ă©cho. Et les faits rĂ©vĂ©lĂ©s par Mediapart ont, par la suite, Ă©tĂ© confirmĂ©s par de nombreux rapports publics.
Il y a dâabord eu un rapport sur « Le processus de privatisation des aĂ©roports de Toulouse, Lyon et Nice », publiĂ© en octobre 2018 par la Cour des comptes. Stigmatisant « lâĂ©chec de la privatisation », les magistrats financiers nâont pas de mots assez durs contre lâopĂ©ration de privatisation, faisant en conclusion ces constats : « Le processus choisi a rĂ©vĂ©lĂ© de graves insuffisances : les critĂšres de recevabilitĂ© des candidats Ă©taient peu exigeants et limitĂ©s Ă leur capacitĂ© financiĂšre, lâAPE ayant choisi de ne pas exiger dâexpĂ©rience en matiĂšre de gestion aĂ©roportuaire ; elle a, par ailleurs, insuffisamment associĂ©, et de maniĂšre trop tardive, les autres administrations de lâĂtat, notamment la DGAC. De fait, lâacquĂ©reur retenu a suscitĂ© des inquiĂ©tudes, en raison de son absence dâexpĂ©rience en matiĂšre de gestion aĂ©roportuaire, de son manque de transparence financiĂšre et de ses liens avec la puissance publique chinoise. »
Un autre rapport public, rĂ©alisĂ© par lâAssemblĂ©e nationale avec la dĂ©putĂ© (PS) ValĂ©rie Rabault pour rapporteure, aboutit Ă des conclusions tout aussi sĂ©vĂšres : « Ainsi, le montant de dividende par action au titre de lâexercice 2015 (versĂ© en 2016) a Ă©tĂ© multipliĂ© par 8 par rapport Ă celui versĂ© au titre de lâexercice 2014 (payĂ© en 2015), sans quâĂ©videmment les rĂ©sultats financiers de la sociĂ©tĂ© ne suivent une telle Ă©volution. Pour lâexercice 2016, le niveau de dividende par action est 3 fois celui de 2014. Au titre de lâexercice 2017, le montant de dividendes votĂ© lors de lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale serait de 13,8 millions dâeuros, ce qui reprĂ©sente un dividende de 93 euros par action, selon le calcul de la rapporteure spĂ©ciale. Ce montant est ainsi quasiment 6 fois celui de 2014, cette Ă©volution Ă©tant sans commune mesure avec lâĂ©volution des rĂ©sultats. »
Et ce rapport se concluait par ce constat, en forme de rĂ©quisitoire contre la privatisation Macron : « Au final, la rapporteure spĂ©ciale observe que les versements de dividendes semblent occuper une place centrale dans la stratĂ©gie de la sociĂ©tĂ© ATB, au dĂ©triment dâune vraie politique de dĂ©veloppement de lâaĂ©roport de Toulouse Blagnac. »
Le fait que, aprĂšs tant de pĂ©ripĂ©ties, cette privatisation se conclue par une Ă©niĂšme galipette financiĂšre et la cession par Casil de ses parts est Ă©videmment logique mais choquant. Car dans cette affaire, de bout en bout, câest la spĂ©culation qui aura Ă©tĂ© le fil conducteur du rĂ©cit : le ministre de lâĂ©conomie sâest comportĂ© comme un banquier dâaffaires ; et un bien public a Ă©tĂ© vendu Ă lâencan, au profit dâinvestisseurs cherchant constamment des gains rapides.
Car il y a dans cette affaire au moins une certitude : ce gĂąchis nâest pas le produit dâune cascade de malchances ou de maladresses. Câest la consĂ©quences Ă©vidente dâune politique dĂ©libĂ©rĂ©e, transformant lâAPE en une sorte de banque dâaffaires, assez semblable aux banques dâaffaires privĂ©es, suivant une seule logique, celle des forces de lâargent.
De cela, il y a de nombreux indices. Dâabord, toutes les privatisations des aĂ©roports menĂ©es par Emmanuel Macron ont conduit Ă des dĂ©rives de ce type. Dans le cas de la privatisation de lâaĂ©roport de Nice, Martine Orange a ainsi rĂ©vĂ©lĂ© cette histoire ahurissante : ancien directeur adjoint de cabinet de Christine Lagarde puis conseiller Ă©conomique de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Moulin, qui est Ă lâorigine issu de la direction du TrĂ©sor, choisit le grand large du privĂ© aprĂšs la prĂ©sidentielle de 2012. Et il rejoint la banque dâaffaires italienne Mediobanca, comme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Ă partir de son arrivĂ©e, la banque dâaffaires voit toutes les portes de lâĂtat sâouvrir. En 2017, Mediobanca se classe au troisiĂšme rang des banques conseils de lâĂtat, juste derriĂšre Rothschild, comme lâa rĂ©vĂ©lĂ© un autre rapport de la Cour des comptes.
Or qui lâAPE prend-elle comme banque conseil pour la privatisation de lâaĂ©roport de Nice, qui intervient aprĂšs celle de Toulouse ? La mĂȘme banque Mediobanca. Plus grave : le rapport de la Cour des comptes Ă©voquĂ© plus haut rĂ©vĂ©lera que cette banque est en outre actionnaire minoritaire du consortium qui remporte⊠la privatisation de lâaĂ©roport. En somme, la banque qui conseille lâĂtat est du cĂŽtĂ© du vendeur, mais elle fait aussi partie⊠des acheteurs ! Un #conflit_dâintĂ©rĂȘts qui nâempĂȘchera pas Emmanuel Moulin de revenir Ă Bercy : directeur de cabinet du ministre des finances Bruno Le Maire, il pilotera les futures privatisations, dont celle dâAĂ©roports de Paris (ADP). Lâaffairisme autour de lâaĂ©roport de Toulouse est en somme le prĂ©lude de celui autour de lâaĂ©roport de Nice ; et cela pour une bonne raison : la start-up nation dâEmmanuel Macron est passĂ©e par lĂ , instaurant une confusion gĂ©nĂ©ralisĂ©e entre lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et les appĂ©tits privĂ©s. Et ce qui est vrai des concessions aĂ©roportuaires lâest tout autant, sinon plus, des concessions autoroutiĂšres.
Une sorte de triste jurisprudence toulousaine sâest donc instaurĂ©e. Et câest aussi pour cela quâil importe maintenant de savoir si les investisseurs chinois pourront faire la derniĂšre galipette financiĂšre Ă laquelle ils songent, ou si lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral finira par reprendre le dessus. Car mĂȘme si la privatisation est bien consommĂ©e, il nây a aucune fatalitĂ© Ă ce que les spĂ©culateurs aient le dernier mot.
Beaucoup de citoyens qui vivent Ă Toulouse ou dans sa rĂ©gion lâont compris : cette privatisation est hautement impopulaire. Le combat du Collectif contre la privatisation, regroupant de nombreuses associations dĂ©mocratiques et syndicats (voir ci-contre sa premiĂšre rĂ©action), risque donc de peser fortement dans une rĂ©gion oĂč les gilets jaunes ont aussi des troupes nombreuses.
Mais dans la nouvelle bataille autour de Toulouse-Blagnac qui va sâouvrir, les opposants Ă la privatisation ont aussi de lourds arguments de droit Ă faire valoir. On oublie trop souvent â et les responsables politiques les premiers, surtout quand ils sont au pouvoir â quâil existe tout un arsenal juridique trĂšs sophistiquĂ© permettant « la rĂ©siliation unilatĂ©rale par lâadministration des marchĂ©s publics ou des contrats de concession » â cette formulation est mĂȘme le titre dâune note de la direction des affaires juridiques de Bercy.
En certains cas, la rĂ©siliation peut ouvrir droit Ă une indemnisation, mais en dâautres cas non. « LâautoritĂ© concĂ©dante pourra procĂ©der Ă la rĂ©siliation du contrat en cas de faute du concessionnaire alors mĂȘme que cette possibilitĂ© nâaurait pas Ă©tĂ© envisagĂ©e dans le contrat », dit cette note, qui cite Ă lâappui une dĂ©cision du Conseil dâĂtat (7 dĂ©cembre 2012, commune de Castres n° 351752) qui a fait jurisprudence : « En lâabsence mĂȘme de stipulations du contrat lui donnant cette possibilitĂ©, le concĂ©dant dispose de la facultĂ© de rĂ©silier unilatĂ©ralement le contrat pour faute et sans indemnitĂ©. »
Dans le cas prĂ©sent, nâest-ce pas la solution qui devrait sâimposer Ă lâĂtat, pour mettre fin aux spĂ©culations de ce fonds rapace ? Dans un pays respectueux des rĂšgles de lâĂtat de droit et attachĂ© Ă la dĂ©fense de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, câest assurĂ©ment cette voie-lĂ qui serait explorĂ©eâŠ