La violence d’une dépossession | Le Club de Mediapart
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En ce moment, dans les salles des professeurs, on ne parle que de cela : « et vous, dans votre matière, vous gardez vos dédoublements ? » « le poste de X est menacé ! » « On ne va pas pouvoir garder l’option théâtre »... Les personnels de direction procèdent assez souvent aux arbitrages après avoir consulté les équipes pédagogiques. Mais c’est une comédie dont personne n’est dupe. On peut devoir fournir un argumentaire, voire un projet écrit, afin de justifier l’attribution de quelques heures pour continuer à « bénéficier » de demi-groupes (insigne privilège !) Le projet de faire son travail correctement ne suffit pas, bien entendu. Qui n’a pas besoin de conditions de travail décentes ? Qui souhaite n’enseigner qu’à des classes de 35 élèves ? Comment ne pas se retrouver en concurrence avec ses collègues, dans un contexte de gestion de la pénurie ? Qui va oser réclamer "ses" heures, quand le poste d’un·e collègue est mis en danger ? C’est bien l’institution, le Ministère, qui est responsable de cette forme de violence. Il veut, en outre, faire « absorber » un volume très important d’heures supplémentaires, afin de parvenir à supprimer des postes.