Lucioles malgré tout. Comment « organiser le pessimisme » ?
A propos de : Georges Didi-Huberman, Survivance des Lucioles.
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Ce qui importe pour lui, c’est bien moins la dénonciation des lumières aveuglantes du néo-fascisme ordinaire, que la lutte contre les « prophètes du malheur » (33) qui, comme Pasolini, ont prononcé la mort des lucioles, la mort des formes survivantes, résistantes. S’il lui fallait d’abord rendre hommage à la pensée de Pasolini et à sa capacité de discernement pour avoir su réserver une place à part aux lucioles, c’est pour être ensuite en mesure de s’attaquer point par point à cette forme du pessimisme de la pensée qu’il incarne dans ses derniers écrits. Car pour G. Didi-Huberman, aussi aveuglantes soient les lumières du « néo-fascisme » décrit et décrié par Pasolini, aussi totale puisse paraître la victoire de la société du spectacle, il reste malgré tout quelque chose qui résiste, quelque chose qui n’apparaît que dans la nuit de plus en plus fugitive, des lucioles ou images malgré tout qui, dans leur vie propre comme dans leur sens figuré, survivent, réapparaissent, ressurgissent. Mais ne redisparaissent pas, si ce n’est aux yeux de qui ne peut plus ou ne veut plus les suivre (39). "