Comme un lundi de perquisition à Mediapart - Par Daniel Schneidermann | Arrêt sur images
►https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/comme-un-lundi-de-perquisition-a-mediapart
Encore et toujours, pardonnez-moi, je reviens à « Berlin 1933 » : par suivisme, par paresse, par inexpérience, par habitus, la presse court toujours le risque de l’aveuglement collectif à un événement hors-normes, même s’il crève les yeux (sans jeu de mots). Aujourd’hui comme hier, ce risque nous guette. Et même si nous ne le sommes pas, aveugles, il est salutaire de postuler que nous le sommes.
Macron a décidé qu’il serait totalement solidaire de tous ceux qui lui obéissent. En soutenant Benalla, il envoie le message à tous les autres qu’ils peuvent obéir en toute sérénité. Le soutien aveugle aux éborgnages est du même type : utilisez les armes que nous vous donnons, nous vous soutiendrons.
Macron sait ce qu’est le pouvoir, et il compte en user totalement. Quand il fait inscrire l’état d’urgence dans la loi, c’est pour utiliser les mesures de l’état d’urgence. Pas pour en faire un affichage de fermeté. Et quand il souhaite modifier la constitution, c’est pour pouvoir utiliser les nouvelles mesures à venir. Pas pour faire joli.