Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • « En tant qu’homosexuels, il est de notre devoir de prendre position contre la #PMA et la #GPA »
    ▻http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/01/26/31003-20180126ARTFIG00197-en-tant-qu-homosexuels-il-est-de-notre-devoir-de-

    L’enjeu principal ici est la #rĂ©ification de la femme vue comme « moyen » au service d’un couple qui louerait son utĂ©rus pour porter son enfant. Or, aprĂšs des dĂ©cennies de fĂ©minisme, il est difficilement concevable qu’aujourd’hui la rĂ©ification du corps de la femme apparaisse par le biais du discours libĂ©ral. En ce sens, l’argument selon lequel la mise Ă  disponibilitĂ© par certaines femmes de leur utĂ©rus serait Ă©thique parce qu’elles le feraient de maniĂšre libre et consentie nous semble irrecevable. Ce serait en effet nier toute la dimension d’un principe moral fondamental et caractĂ©ristique de notre civilisation occidentale, rĂ©sumĂ© notamment par l’impĂ©ratif pratique kantien : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanitĂ© comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. »

    • Autant je comprends l’argument de la rĂ©ification d’une mĂšre-porteuse dans le cas de la GPA, autant le lien entre PMA pour les couples de femmes et GPA me semble particuliĂšrement malhonnĂȘte dans ce texte.

      Contre la PMA pour les femmes, le premier argument serait que, comme elles ne sont pas malades (leur « infertilitĂ© » serait liĂ©e Ă  l’état de nature, pas Ă  une malformation exceptionnelle qui empĂȘcherait la fonction naturelle de reproduction), elles ne devraient pas bĂ©nĂ©ficier d’une aide mĂ©dicalisĂ©e pour avoir un enfants :

      Or, un couple de femmes est objectivement et par dĂ©finition infertile. Celles-ci ne souffrent donc d’aucune condition mĂ©dicale ou maladie qui justifierait qu’elles aient accĂšs Ă  la PMA.

      Vraiment, je trouve l’argument extrĂȘmement faible.

      Introduire la question de la discrimination lĂ -dedans (« dire cela n’est pas de l’homophobie ») n’a rigoureusement aucun intĂ©rĂȘt, au contraire je trouve ça trĂšs gĂȘnant (la logique serait « ce n’est pas de l’homophobie de refuser la PMA sur un argument aussi faiblard, puisque de toute façon c’est comme ça dans la nature
 »).

      Le second c’est que la PMA pour les couples de femmes mĂšnerait « tout naturellement » Ă  la GPA, parce que :

      Nous nous opposons aussi Ă  la lĂ©galisation de la PMA pour les couples de femmes, car elle ouvre une boĂźte de Pandore qui mĂšnera tout naturellement Ă  la lĂ©galisation Ă  terme de la GPA (bien que la GPA concerne tous les couples, homosexuels comme hĂ©tĂ©rosexuels, elle est notamment promue par des associations dites LGBT comme un moyen de permettre aux couples d’hommes de « concevoir » un enfant). En effet, bien que de natures diffĂ©rentes, la PMA pour les couples de femmes et la GPA sont revendiquĂ©es au nom d’un prĂ©tendu nouveau droit pour les couples homosexuels, le droit Ă  l’enfant. Or, au nom du principe d’égalitĂ©, il sera impossible d’interdire la GPA une fois la PMA pour les couples de femmes lĂ©galisĂ©e. En effet, au nom de quoi les homosexuels hommes n’auraient-ils pas, eux aussi, le droit d’avoir accĂšs Ă  une nouvelle technique leur permettant de « concevoir » un enfant ?

      Mais justement, l’essentiel de ce texte consiste Ă  expliquer que la GPA nĂ©cessite qu’une femme soit enceinte pendant 9 mois puis « cĂšde » l’enfant au couple qui lui a demandĂ©. Donc « au nom de quoi » et « impossible d’interdire », c’est clairement expliquĂ© dans leur propre texte : contrairement Ă  la PMA, la GPA impose de « louer » le ventre d’une femme qui cĂšdera l’enfant pendant 9 mois, ce qui en fait un acte de nature radicalement diffĂ©rent (donc pas « impossible d’interdire » ni « mĂšnera tout naturellement »).

    • Évidemment je suis assez d’accord et j’allais faire la mĂȘme remarque pour le fait que c’est trois hommes qui proposent d’interdire aux femmes lesbiennes l’accĂšs Ă  avoir un gosse (c’est naturel
).

      Encore une fois, on dit « la PMA » pour parler de plusieurs choses, c’est insupportable et je suppose que dans le truc bioĂ©thique ça sera malheureusement pareil. :(

      Moi je suis contre la fĂ©condation in vitro (y compris pour les hĂ©tĂ©ros et aussi les animaux donc). Mais l’insĂ©mination de sperme (si possible anonyme, banque de sperme, ça peut ĂȘtre gĂ©rĂ© correctement) et donc la fĂ©condation in vivo pour une femme fertile classique, je ne vois absolument pas le problĂšme. AdditionnĂ© Ă  des moyens importants supplĂ©mentaires pour mieux gĂ©rer et plus vite les dossiers d’adoptions (ouverte Ă  tou⋅tes).

      Par contre, je crois que je pige un peu l’argument comme quoi au niveau argumentaire, si la PMA (y compris in vitro donc) se normalise, alors ça va augmenter la probabilitĂ© de faire passer la GPA. Bien Ă©videmment que ça n’a rien Ă  voir, mais je sens aussi, car justement j’en ai dĂ©jĂ  vu et entendu, que des gens vont les lier pour dire que si ya l’un il faut aussi l’autre. C’est dĂ©bile (je trouve) mais c’est effectivement ce qui commence dĂ©jĂ  Ă  se passer.