• Au Brésil, l’affaire qui embarrasse Jair Bolsonaro et inquiète son entourage
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    Jair Bolsonaro et Gustavo Bebianno, alors nouveau secrétaire général de la présidence brésilienne, à Brasilia, le 2 janvier.
    ADRIANO MACHADO / REUTERS

    Le secrétaire général de la présidence, accusé d’avoir eu recours à des candidats fantômes quand il était à la tête du parti au pouvoir, a été destitué par le chef de l’Etat.

    Quelques heures après avoir été sèchement démis de ses fonctions de secrétaire général de la présidence de Jair Bolsonaro à la suite de soupçons de détournements de fonds, Gustavo Bebianno a pris soin, mardi 19 février, d’ôter de son profil Instagram la photo le montrant aux côtés du chef d’Etat brésilien, son « capitaine » auquel il promettait soutien et fidélité.

    A la place, l’éconduit a placé sur le réseau social un cliché un peu flou le montrant une mitraillette à la main. Ce message de l’ex-président du Parti social libéral (PSL), dénué de toute subtilité, semble confirmer le propos qu’il aurait, selon les médias brésiliens, lâché à ses proches avant sa démission fracassante : « Si je tombe, Bolsonaro tombe avec moi. »

    En vingt-quatre heures, Brasilia a pris des allures de telenovela où se mêlent haine, vengeance et trahison. Une affaire d’Etat qui vient déstabiliser le chef de l’extrême droite, ancien capitaine d’infanterie, moins de deux mois après sa prise de fonctions à la présidence.
    Au coeur de l’affaire, un scandale qui implique le PSL, la formation de Jair Bolsonaro, révélé par le quotidien Folha de Sao Paulo, le 4 février. Le recours à des candidats fantômes aurait permis au parti de toucher des subventions de plusieurs centaines de milliers de reais lors de la campagne de 2018. L’affaire, embarrassante, s’ajoute au discrédit lié à une enquête sur de possibles détournements de fonds et de blanchiment d’argent impliquant l’aîné des Bolsonaro, le sénateur Flavio.

    Après avoir nié toute malversation, Gustavo Bebianno avait assuré que de crise il n’y avait point. Et que Jair Bolsonaro lui maintenait sa confiance. « Nous nous sommes parlé trois fois aujourd’hui », avait-il assuré au quotidien O Globo. Jusqu’à ce que Carlos Bolsonaro, le deuxième fils du président, exaspéré par les propos de M. Bebianno, publie sur les réseaux sociaux l’extrait d’une conversation avec son père où celui-ci affirme qu’il ne s’est pas entretenu avec Bebianno. Le président donne raison à son fils.
    Quelques jours plus tard, M. Bebianno est démis sans ménagement.

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