• Comment les renseignements s’adaptent depuis trois mois au mouvement inédit des « #gilets_jaunes », Catherine Fournier
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/enquete-comment-les-renseignements-s-adaptent-depuis-trois-mois-au-mouv

    Policiers et gendarmes des services de #renseignement ont dû s’adapter en urgence à l’émergence de cette vague de contestation sociale protéiforme et à des leaders d’un nouveau genre. 

    Ils sont sur les ronds-points, dans les manifestations, assistent à des réunions organisées dans le cadre du grand débat national et aux discussions sur les réseaux sociaux. « Ils », ce ne sont pas « les gilets jaunes » mais ceux qui les observent et les écoutent, les agents des services de renseignement. Depuis trois mois, les policiers du renseignement territorial (RT), ceux de la préfecture de police de Paris mais aussi les gendarmes des brigades sont en première ligne pour recueillir des informations sur ce mouvement social inédit, tant par sa forme que par sa durée.

    « Il a fallu en urgence établir la réalité d’un phénomène qui s’est construit du jour au lendemain, sur les réseaux, rapidement et en nombre », résume Guillaume Ryckewaert, secrétaire national du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure. Deux jours seulement avant la première journée de mobilisation, le 17 novembre, le service central du renseignement territorial (SCRT) publie une note de synthèse dans laquelle il décrit un « mouvement d’humeur », « assez désorganisé », avec des initiateurs inconnus des services mais un risque de récupération par les extrêmes.

    #judiciarisation #arrestations_préventives

    • Côté police [RT, ex-RG], le recueil d’informations s’effectue localement par des agents en civil, qui s’annoncent comme tels. « On se présente pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté », explique le responsable du renseignement territorial d’une ville moyenne du nord de la France.
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      « Les leaders en matière d’idées ne nous intéressent pas. Ceux qui attirent notre attention, ce sont plutôt les agitateurs locaux qui ont une capacité à promouvoir des violences collectives », souligne le haut gradé au sein du service de renseignement de la gendarmerie.
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      L’instauration du grand débat national ne suffit pas à calmer les esprits, même si la mobilisation est en baisse. « On assiste aux débats locaux pour voir l’ambiance, mais ceux qui posent problème sur les ronds-points n’y participent pas. Ils organisent des assemblées citoyennes en parallèle. Tout ce qui est proposé est considéré comme une trahison, une tentative de récupération », constate un des cadres locaux des RT. Face à cette attitude, les services se sentent désarmés.