• André Gunthert
    https://twitter.com/gunthert/status/1099001069651353606

    Vous avez vu, vous, une explication de la hausse de 74% des actes antisémites (AA) en 2018 ? Je veux dire une vraie explication, pas son attribution aux Gilets jaunes (peu crédible puisque le mvt démarre en décembre)…

    Revenons de préférence aux chiffres bruts (ici : https://blogs.mediapart.fr/jerome-latta/blog/140219/actes-antisemites-un-pourcentage-est-il-une-information-0 …), pour constater que celui de l’an dernier (541 AA) n’est de loin pas le plus élevé à l’échelle de la stat, (qui a connu 7 pics + élevés en 18 ans : 936 en 2002, 974 en 2004, 832 en 2009, 851 en 2014, etc.).

    Personne ne dit que c’est négligeable. Tout acte antisémite est condamnable, et 541 AA, c’est 541 de trop. Mais ce n’est pas le tsunami qui a été agité, à partir d’un seul chiffre : celui du pourcentage de progression de la stat.
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    Et si on comparait avec la courbe des AA en Allemagne ? 1er constat : les chiffres sont 3X plus élevés. Le gouvernement a annoncé qu’il veut s’inspirer des méthodes allemandes. Est-ce vraiment une bonne idée ?

    Mais ce qui est plus étrange, c’est que si on superpose les courbes, elles prennent un air de famille. Les variations apparaissent globalement cohérentes. Ce qui signifie qu’il y a bien des causes objectives (et que celles-ci ne sont pas nationales).

    Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver des corrélations. 2000-2005 : 2e Intifada. 2008-2009 : opération Plomb durci. 2014 : opération Bordure protectrice, etc… Les courbes semblent refléter toute l’histoire de la guerre civile israélo-palestinienne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conflit_isra%C3%A9lo-palestinien

    Ce qui pose question : si la stat des AA enregistre aussi les réactions au conflit israélo-palestinien, il y a soit un pb de définition des actes recensés, soit un mélange des genres plus global.

    Macron propose de définir « l’antisionisme comme une forme déguisée d’antisémitisme ». De fait, c’est déjà ce qu’enregistre la statistique. Et la réception des insultes contre Finkielkraut prouve que l’on interprète facilement un propos anti-israélien comme antisémite.

    La comparaison des courbes montre qu’il faudrait aussi examiner l’hypothèse inverse. Certains actes antisémites doivent manifestement être interprétés comme des réactions de colère à l’encontre d’un Etat colonisateur. S’il y a confusion, elle fonctionne dans les deux sens.

    La conclusion ? Elle est inquiétante. Non seulement mesures du gvt ne feront pas baisser le nombre des AA, mais une corrélation plus étroite entre antisémitisme et antisionisme ne peut qu’aggraver la situation.

    Oups ! 9 pics. Et donc autant de points bas, ce qui situe le chiffre 2018 à un niveau médian.