• Venezuela : articles du Monde sur les événements du week-end.
    (notez que dans les deux premiers « factuels », l’incendie des camions provoqué par les cocktails Molotov n’est pas même mentionné alors qu’il saute aux yeux sur la photo d’ouverture qui laisse même penser à un pillage en règle…)

    Aux frontières du Venezuela, scènes de confusion et de violences
    25/02, 15h28-15h35
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/25/aux-frontieres-du-venezuela-scenes-de-confusion-et-de-violences_5428069_3210


    A 15 km au nord [du pont international Simon Bolívar], un camion d’aide humanitaire a été bloqué puis vidé sur le pont Francisco-de-Paula-Santander, qui relie la Colombie et le Venezuela.
    FERNANDO VERGARA / AP

    Des centaines de Vénézuéliens se sont mobilisés ce week-end aux frontières brésilienne et colombienne, mais les camions d’aide humanitaire sont restés bloqués par les forces de sécurité. Les anti-Maduro attendent, eux, qu’une directive d’action soit donnée.
    […]
    Il s’agit des fameux colectivos (« collectifs ») mis en place par Hugo Chavez et développés par Nicolas Maduro. Ces groupes de civils armés ont fait régner la terreur pendant plusieurs heures, samedi, à la frontière avec la Colombie. Mais il n’y a pas eu de mort.

    Les services migratoires colombiens ont par ailleurs confirmé, dimanche, que 156 membres des forces armées vénézuéliennes avaient déserté en quarante-huit heures. Une victoire à relativiser pour l’opposition, alors que les forces de sécurité vénézuéliennes comptent plus de 350 000 membres.

    Note : El Nacional (d’opposition) n’a mentionné nulle part l’intervention de collectivos, mais parle d’affrontements avec la police et la garde nationale (bien présentes sur les photos).

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    Escalade de violence aux frontières du Venezuela
    25/02, 17h57 (intégralité de l’article accompagnant une vidéo)
    https://www.lemonde.fr/international/video/2019/02/25/escalade-de-violence-aux-frontieres-du-venezuela_5428134_3210.html

    Depuis le samedi 23 février, la situation est toujours tendue aux frontières vénézuéliennes. Les violences ont fait au moins quatre morts et plus de 300 blessés.

    De l’aide humanitaire bloquée aux frontières vénézuéliennes : la situation dure depuis plusieurs jours et samedi 23 février la situation s’est tendue. Le président autoproclamé, Juan Guaido, avait donné au président officiel, Nicolas Maduro, jusqu’à cette date pour laisser entrer au Venezuela des camions de vivres et de médicaments. Refus catégorique du président en place. Les partisans de Guaido ont ainsi été violemment repoussés par les forces de sécurité, toujours fidèles à Nicolas Maduro.

    Gaz lacrymogènes, incendies, jets de projectiles, barricades… les violences ont fait au moins quatre morts et plus de 300 blessés, selon l’ONU. Du côté des forces de sécurité, les désertions se sont malgré tout multipliées. Face à une dangereuse escalade, Juan Guaido a demandé à la communauté internationale de considérer « toutes les options » pour résoudre la crise qui touche le pays.

    • Devant l’échec manifeste de l’effondrement du gouvernement Maduro que le buzz pré-23F laissait espérer, les appuis internationaux de Guaidó prennent un peu de marge…

      Après les bravades, le Brésil tente de calmer le jeu au Venezuela
      25/02, 11h21
      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/25/apres-les-bravades-le-bresil-tente-de-calmer-le-jeu-au-venezuela_5427950_321


      Le vice-président brésilien Hamilton Mourao, à Brasilia le 21 février 2019.
      SERGIO LIMA / AFP

      La présidence brésilienne appelé la « communauté internationale » à reconnaître massivement le président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido.

      Après les violents heurts du samedi 23 février, le président brésilien, Jair Bolsonaro, a fait l’effort d’écrire un Tweet en espagnol pour soutenir les Vénézuéliens, qui se sont battus parfois au prix de leur vie afin de déstabiliser un Nicolas Maduro basculant chaque jour un peu plus dans l’autoritarisme. « Courage à nos frères vénézuéliens. Dieu est aux commandes », a déclaré le leader de l’extrême droite brésilienne.
      […]
      De la part du chef d’Etat brésilien comme de son ministre des affaires étrangères, Ernesto Araujo, habituellement prompt aux envolées belliqueuses envers le Venezuela de Maduro, ce ton diplomatique détonne.

      Marquant l’embarras du président brésilien, le propos atteste du changement de position du pays face à une crise à l’issue incertaine. Hier prêt à jouer les protagonistes alliés à « 100 % » avec les Etats-Unis pour en finir avec un chavisme honni, le géant d’Amérique

      #paywall

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      Venezuela : même s’il est anti-Maduro, le « groupe de Lima » ne veut pas d’usage de la force
      25/02, 22h12, mis à jour 26/92, 06h54
      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/25/venezuela-les-etats-unis-soutiennent-guaido-a-100-et-n-ecartent-aucune-optio


      Le président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido, accompagné du président guatémaltèque, Jimmy Morales, du président colombien, Ivan Duque, et du président panaméen, Juan Carlos Varela, lors d’une réunion du groupe de Lima, en Colombie, lundi 25 février 2019.
      Martin Mejia / AP

      Cette alliance de quatorze Etats a répété que « la transition vers la démocratie doit être menée pacifiquement » et regretté la « grave situation humanitaire ».

      Le groupe de Lima, cette alliance de quatorze Etats majoritairement hostiles au président chaviste , a plaidé, lundi 25 février, pour une transition démocratique au Venezuela. Insistant sur la « grave situation humanitaire » dans le pays, ses membres ont cependant écarté l’usage de la force envisagé par Washington, allié de l’opposant Juan Guaido.

      Les Etats qui composent cette alliance ont ainsi réitéré :
      « leur conviction que la transition vers la démocratie doit être menée par les Vénézuéliens eux-mêmes pacifiquement, dans le cadre de la Constitution et du droit international, et soutenue par des moyens politiques et diplomatiques, sans usage de la force ».

    • Deux tribunes, datées du 26/03
      (également d’un côté, également de l’autre,…)

      Venezuela : « Le régime de Maduro se targuait d’agir au nom du peuple, aujourd’hui il le laisse mourir »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/26/venezuela-le-regime-de-maduro-se-targuait-d-agir-au-nom-du-peuple-aujourd-hu

      Alors que le gouvernement vénézuélien bloque l’arrivée de l’aide humanitaire et face à une tragédie de dimension internationale, les pays voisins du Venezuela et les puissances occidentales « ont été contraints de réagir », soulignent deux universitaires et une journaliste, dans une tribune au « Monde ».

      Fini le déni, c’est peut-être la chance pour un peuple de renaître demain. L’aide humanitaire, dernier épisode en date de la crise vénézuélienne, agit comme un puissant révélateur sur la nature du projet chaviste, dont Nicolas Maduro est l’héritier. En refusant à sa population son libre accès, l’Etat vénézuélien montre jusqu’où il peut aller dans la course à la fatalité.

      #paywall

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      Venezuela : « Pourquoi ces ultimatums typiques des époques impériales ? »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/26/venezuela-pourquoi-ces-ultimatums-typiques-des-epoques-imperiales_5428317_32

      Selon Boaventura de Sousa Santos, figure du Forum social mondial, le Venezuela est à la veille d’une intervention militaire américaine appuyée par l’Europe, alors même que les démocrates de ce pays réclament une solution négociée.

      Ce qui se passe au Venezuela est une tragédie annoncée, qui va entraîner la mort de beaucoup d’innocents. Le pays est à la veille d’une intervention militaire étrangère et le bain de sang pourrait atteindre des proportions dramatiques. Celui qui l’affirme sait de quoi il parle : c’est le plus connu des leaders de l’opposition à Nicolas Maduro, Henrique Capriles. Il assure que le président fantoche Juan Guaidó est en train de faire des Vénézuéliens de la « chair à canon ». Il sait qu’Hugo Chávez [président de 1999 à 2013] avait pris très au sérieux le précédent Salvador Allende [renversé par un coup d’Etat soutenu par les Etats-Unis en 1973] au Chili, et qu’il avait armé la population civile.

      Les milices, bien sûr, peuvent être désarmées, mais cela ne se fera pas sans résistance. Capriles sait aussi que malgré l’immense souffrance à laquelle est soumis le pays par le mélange des fautes politiques internes et des pressions externes, notamment l’embargo (condamné par l’ONU), un sentiment d’orgueil nationaliste reste chevillé au corps du peuple vénézuélien, qui n’acceptera pas d’intervention étrangère.