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    La « berbérité » des Etats du Maghreb, la plus longue guerre froide de l’Histoire

    Le Monde.fr | 15.06.2012

    Par Amar Ben Tahar et Inès El-Shikh, North African Science & Technology Gateway, Genève, Suisse

    En avril 2007, François Hollande, alors premier secrétaire du PS, au cours d’une rencontre avec le Réseau citoyen des associations franco-berbères, exprimait son « respect pour ce que [les #Berbères] sont, pour ce qu’ils portent et pour ce qu’ils exigent ». Etre-porter-exiger : cette formulation résume bien l’essence du combat des Berbères (ou #Imazighen - #Amazigh au singulier - selon la terminologie endonyme) qu’ils soient en France ou ailleurs : affirmer leur existence, avoir conscience de l’héritage multimillénaire qu’ils portent (nous sommes en l’an 2962 du calendrier amazigh) et exiger la liberté de l’exprimer. « Des demandes républicaines [...] fondées sur ce qui nous rassemble et non sur ce qui nous divise », comme le précisait François Hollande.

    Cinq ans plus tard, en 2012, c’est pas moins de trois personnalités d’origine amazighe qui figurent dans le gouvernement Ayrault (Belkacem, Benguigui, Arif). Une rupture avec Nicolas Sarkozy dont la méconnaissance de cette communauté pourtant bien implantée en France avait de quoi interpeller au vu du temps qu’il a consacré à parler de l’immigration maghrébine et à entreprendre des actions militaires et stratégiques dans la région nord-africaine.

    La relation de la France avec les Imazighen est bien entendu un enjeu stratégique étant donné l’interdépendance des deux parties. Néanmoins, c’est surtout au sein des nations nord-africaines que le devenir de la question amazighe se joue chaque jour. Justement, dans ces pays, qu’en est-il ?