• Assistantes maternelles : un droit au chômage réduit... au nom de la lutte contre la précarité ! | L’Humanité
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    Ces professionnelles, comme les autres #salariés_multi-­employeurs, sont pourtant dans le viseur du gouvernement et des négociateurs de la réforme #Unédic. En effet, la lettre de cadrage gouvernementale publiée en septembre 2018 souligne que « les règles de l’activité conservée peuvent conduire, dans certains cas, les personnes à bénéficier d’un #revenu global très proche d’une activité à temps plein en cumulant revenus d’activité et revenus du chômage. Cette situation (…) mérite d’être corrigée afin d’inciter davantage les personnes à privilégier les revenus d’activité ».

    Une assistante maternelle qui perd un contrat, mais en conserve un ou deux autres bénéficie de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) sur le contrat perdu qui s’ajoute à son ou ses salaires (son activité conservée). Quand elle retrouve un contrat, il s’agit alors d’une « activité reprise ». Son ARE est alors calculée en fonction de celle-ci. « Le mode de calcul est trop complexe pour qu’on puisse savoir si la somme calculée est bonne. Nous avons fréquemment des #indus à rembourser », explique Émilie Ferbos. Selon le gouvernement, il faudrait revenir sur ce système car, permettant de cumuler l’ARE et les #salaires, il n’inciterait pas à rechercher un nouvel emploi à temps plein. Cette analyse fait bondir l’assistante maternelle. « Comme si nous n’avions qu’à traverser la rue pour trouver de nouveaux contrats ! Nous sommes obligés d’attendre que des parents nous contactent et la demande varie beaucoup dans l’année : si vous perdez un contrat en hiver, c’est souvent très difficile de le remplacer avant la rentrée suivante », détaille-t-elle. En zone rurale, c’est presque mission impossible !
    La publication de cette lettre de cadrage lourde de menaces pour les salariés multi-­employeurs et particulièrement les assistantes maternelles a suscité une levée de boucliers. Fin septembre, la FGTA-FO a réagi en lançant notamment une pétition contre « la suppression de l’indemnisation pour activités réduites des assistantes maternelles », qui a rassemblé plus de 63 000 signatures. « Nous savons maintenant qu’il n’y aura pas de suppression, mais un changement de mode de calcul, celui-ci pourrait faire perdre 30 euros à 300 euros, selon les hypothèses évoquées, alors qu’en moyenne les assistantes maternelles touchent 900 euros par mois », déclare Véronique Delaitre. Le risque est fort que certaines professionnelles jettent l’éponge et quittent la profession.

    #droit_au_chômage #assistantes_maternelles