BigGrizzly

Groumpf

  • Cet instant où tout bascule | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/guillaume-quintin/blog/030319/cet-instant-ou-tout-bascule

    Il n’est donc pas sans ignorer la Loi, et la Constitution qui protègent l’intégrité physique du représentant du peuple et interdit à son encontre tout moyen de coercition de quelque sorte que ce soit.

    (...)

    Et ceux qui se gaussent aux frais de Loïc ou de Jean Luc Mélenchon lorsqu’il dit « La République c’est moi. Ma personne est sacrée » feraient bien d’y réfléchir à deux fois. Car effectivement, ceux là qui, « en même temps », se targuent au quotidien de nous donner des leçons de démocratie et de républicanisme, devraient réfléchir à la portée de l’évènement. Si l’on en vient à accepter ce fait comme « normal » et à le justifier par je ne sais quelle contorsion de l’esprit sur l’air de « il n’avait rien à faire là » alors il n’y a plus aucune limite. Aucune limite à ce que l’on est capable d’accepter de dérive de la part d’un pouvoir qui, aveugle et sourd, n’a pas eu un mot pour les dizaines d’éborgnés, d’amputés, et de blessés de ces manifs du samedi, Emmanuel Macron allant même jusqu’à nier le décès de Zineb Redouane, cette octogénaire marseillaise décédée des suites de l’explosion d’une grenade au 4eme étage de son immeuble, grenade tirée depuis la rue, en déclarant que les FDO avaient réussi par leur professionnalisme à éviter qu’il y ait des morts malgré le climat de tension extrême des manifestations, évidemment à mettre seulement sur le compte des Gilets Jaunes. Aucune limite lorsque l’on voit le ministre de l’intérieur aller « faire la leçon » à des enfants de 10 ans, dans un émission de télé et leur expliquer les conditions de maniement du LBD. Aucune limite lorsque l’on voit un journaliste reporter d’images, Gaspard Glanz, fiché S pour avoir simplement couvert sous l’angle de la dénonciation les manquements à la simple humanité des forces de l’ordre dans l’évacuation de la jungle de Calais.

    (...)

    Le fait qu’un policier puisse, en toute connaissance de cause, et tout à fait consciemment, asséner ne serait ce qu’un seul coup de matraque à un député de la République, cela, c’est l’instant où tout bascule.