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(mastodon.iriseden.eu/@soler solertoyo.bsky.social https://twitter.com/SolerToyo) أنثوان

  • Pour la première fois, un général reconnaît la « faute » de la France au Rwanda - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140319/pour-la-premiere-fois-un-general-reconnait-la-faute-de-la-france-au-rwanda

    Aussi le colonel Pierre-Célestin Rwagafilita, chef d’état-major de la gendarmerie, demande-t-il le maximum au général Varret : des mitrailleuses et des mortiers pour faire du maintien de l’ordre. Pas question, répond l’officier français : « Devant mon refus catégorique, se souvient-il, le chef de la gendarmerie dit : “Messieurs, vous pouvez partir, je reste avec le général.” Et là il me dit : “On est en tête à tête, entre militaires, on va parler clairement… Je vous demande ces armes, car je vais participer avec l’armée à la liquidation du problème. Le problème, il est très simple : les Tutsis ne sont pas très nombreux, on va les liquider”. »

    Quatre ans avant le génocide, un officier rwandais dévoile explicitement les intentions meurtrières du régime à son homologue français. Un message à prendre au sérieux, car Pierre-Célestin Rwagafilita est un homme du premier cercle du président rwandais en exercice Juvénal Habyarimana.

    [...]

    Dans une note au président datée du 26 février 1993, il met en garde l’Élysée : « Le seul moyen de pression un peu fort qui nous reste – l’intervention directe étant exclue – me semble l’éventualité de notre désengagement. » Son directeur de cabinet adjoint, Louis Gauthier, était plus précis lorsque nous l’avions interrogé en 2014 : « Pierre Joxe avait une réserve assez marquée à l’égard de la cellule africaine de l’Élysée et du général Quesnot. Il y avait une cellule parallèle avec laquelle Joxe entendait rompre. » Il ne sera pas suivi.

    https://youtu.be/BgKcnat2b1c

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    Pour le général Varret, l’ancien haut fonctionnaire devrait s’expliquer sur les « erreurs politiques et les erreurs militaires » commises. Hubert Védrine n’a pas répondu à la sollicitation de Mediapart.

    Jean Varret ne verra pas la fin de l’histoire. Débarqué de son poste au printemps 1993, il refuse le placard doré que lui propose l’Élysée et quitte l’armée.

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    En toute logique, il estime donc que « certains » ont bien « une responsabilité » liée à cette « faute » : « Il y a eu quand même un aveuglement. C’est-à-dire qu’aucun civil ou militaire n’aurait souhaité le génocide. Aucun. Par contre, certains n’ont pas pris le risque au sérieux. »