Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • Le « travail du sexe » est une expression néolibérale par Stan Goff
    http://tradfem.wordpress.com/2019/03/16/le-travail-du-sexe-est-une-expression-neoliberale

    L’échange réel d’argent contre du sexe, cet instant libéral amnésique, est précédé d’une histoire et encapsulé dans une structure sociale sexuelle plus vaste dont cet échange n’est qu’une expression finale. Il y a une différence entre le travail productif et la marchandisation d’un corps, en tant que corps, pour que quelque étranger puisse y plonger sa bite. Disons à toutes nos filles à quel point il serait valorisant de prendre de l’argent en échange de voir un étranger la traiter de salope pendant qu’il éjacule sur son visage.

    Le féminisme est un mouvement contre le pouvoir masculin, tout comme le socialisme est un mouvement contre le pouvoir capitaliste. Ils sont semblables dans leurs récits de domination-soumission, mais ils traitent de choses qualitativement différentes.

    En convertissant la lutte contre le pouvoir masculin en une lutte contre le pouvoir capitaliste, ce qui est épargné est le pouvoir masculin.

    Le refus de reconnaître la domination structurelle des hommes dans le traitement de la prostitution s’accompagne d’un refus similaire de reconnaître la domination raciale. Des analystes critiques de la race, comme Gerald Torres, et des interlocutrices féministes/femministes, comme Patricia Hill Collins et Kimberlé Crenshaw, ont remarqué comment le débat sur la prostitution, formulé en termes néolibéraux/libertaires, a non seulement effacé les structures de domination sexuée qui préfacent le phénomène de la prostitution, mais qu’il a aussi effacé les structures racisées qui sont manifestes dans la prostitution et qui forcent les femmes de couleur à se prostituer plus que les autres. Ces analystes ne voient PAS ce problème comme un enjeu de travail.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://medium.com/@stangoff/sex-work-is-a-neoliberal-term-56a0c1fdd342

    #néolibéralisme #prostitution #libertaires #racisme #postmodernisme #travail_du_sexe