Discour a Angoulême le 16 Mars - A propos de l’effondrement et l’écologie insurectionelle
Published on Mar 20, 2019
Je ne prends pas la parole aujourd’hui pour dire des choses plaisantes, en matière d’écologie malheureusement, malgrés les mobilisations qui montent partout il est difficile de parler de chosesplaisantes.
Le constat est simple et partagé par de nombreuses mobilisations étudiantes et insurrectionnelles ainsi que par un consensus scientifique.
Notre avenir à court terme verra advenir l’effondrement de la civilisation humaine thermo-industrielle et mondialisée, nous sommes face à l’échec de presque 30 ans de mobilisation écologique et social. Les rares victoires sont certes symboliques mais dérisoires face à l’ampleur de la catastrophe à venir et son impact sur nous-mêmes, nos proches ainsi que sur l’entièreté du vivant.
Si rien est fait, il n’y aura plus d’humains, nous nous éteindrons.
Nous devrions paniquer, il nous reste 10 ans avant d’avoir planté le dernier clou du cercueil, Notre agenda, nos méthodes ainsi que nos projets à long termes doivent être revu drastiquement.
Les institution sont sourde et aveugle, occupée par une orgie de profit comme jamais dans notre histoire. Elles dictent le rythme et la portée de nos réformes, décide de l’écho de nos voix et de l’application de nos revendication. Deux millions de personnes signe des pétitions et rien n’est fait, des milliers de scientifiques signent des études et des tribunes et rien n’est fait. Et pire encore quand les actions de ceux qui prennent au sérieux la situation dérange l’état leur envoi la police ou l’état les empêche de manifester. Ce que cet état nous propose est un changement léthargique, contrôlé, qui ne perturbera pas le déroulement des affaires.
De Youna Morette a Greta Thunberg, la jeunesse se rend compte de la déconnexion totale des Élites. Parmis les individus, beaucoup comprennent la nécessité de faire passer l’écologie a un stade insurrectionnelle. Et cela se fera avec vous ou échouera.
Il ne suffit pas de faire notre part de tri sélectif, de potager, de lopin de terre, de guide de survie ou de communauté autogérée. L’état de la situation actuelle voit apparaître des scénarios à plus de 8°c sur la surface du globe. Nous ne pouvons nous permettre d’être la soupape écologique de ce système. Nous ne devons pas être cette caution qui donne l’illusion que les choses changent.
Notre objectif, ce pourquoi j’espère beaucoup sont là aujourd’hui, partout en France, en Europe et dans le monde c’est la survie du vivant ; ni plus ni moins . Prenez la juste mesure de cet enjeu et comprenez ce qu’il implique dans notre contexte politique actuel où, le haut conseil pour le climat n’est qu’un tranquillisant pour l’opinion publique, où plus des deux tiers du budget de l’état est capté par les 1% les plus riches et où barbouzerie et violences policières deviennent des normes.
A la vue du contexte politique et de l’état des écosystèmes la seule forme critique et d’action possible est radicale.
Notre mobilisation doit se réapproprier et réinventer des modèles de luttes qui sont aujourd’hui complètement absorbés et contenus par le système et ses lobbies. Ces modes de luttes seront inévitablement réprimés. Il faut s’attendre à ce que les écologistes de demain soient traités comme les gilets jaunes d’aujourd’hui voire pire encore. N’oublions pas ce que disait Mandela : “C’est toujours l’oppresseur et non l’opprimé qui détermine la forme de la lutte.” Nous l’avons constaté à Notre-dame-des-Landes. La plus grande victoire écologique de ces dernières années en France a été obtenue grâce à la désobéissance civile.
N’attendons pas forcément la masse, elle nous rejoindra toujours après. Formons des équipes, trouvons des amis et repoussons les limites de la puissance et de l’intelligence de nos actions. Visons l’efficacité plutôt que le débat perpétuel. Que partout fleurissent une organisation insurrectionnelle radicale sous pleins de formes. Car nous devons sauver le vivant et nous ne pourrons y arriver sans confrontations avec les instances dirigeantes.
Si aujourd’hui nous sommes ici c’est pour garantir un futur vivable à nos enfants.Je finirais par citer un aviateur qui disait : “L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre il ne faut pas chercher à le prévoir mais il faut se le permettre”.
Résistons à l’extinction ! Luttons !