La Sociale - Un danger fasciste inexistant
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Le lendemain de lâĂ©lection prĂ©sidentielle a confirmĂ© ce pressentiment. On aurait pu sâattendre Ă que le Front de Gauche appelle ses Ă©lecteurs (plus de 11% tout de mĂȘme) Ă sâorganiser, autour dâune perspective politique stratĂ©gique. On nâa rien vu de tout cela. Les boutiques qui composent le FdG nâont aucune envie dâun dĂ©passement de leur situation actuelle. Le PCF se croyait sauvĂ© par le sauveur suprĂȘme MĂ©lenchon et le PG sâapprĂȘtait Ă encaisser les dividendes du rĂ©sultat de cet attelage bizarre entre une sorte de gros groupe trotskyste Ă lâancienne (le PG) et le vieux PCF aux os rompus et aux tĂȘtes chenues. Câest pourquoi lâĂ©lection prĂ©sidentielle passĂ©e, nous avons eu droit Ă une nouvelle mise en scĂšne : super MĂ©lenchon contre lâhorrible Marine Le Pen. On a trouvĂ© MĂ©lenchon courageux dâaller affronter la chef du FN Ă HĂ©nin-Beaumont. Soit. Mais le courage au service dâune ligne politique erronĂ©e sâapparente, au mieux, Ă de la bĂȘtise. Car en focalisant la campagne du FdG sur un « danger fasciste » inexistant (ou alors il faut changer de dĂ©finition du fascisme), MĂ©lenchon lâa fort opportunĂ©ment dĂ©tournĂ©e des questions essentielles : quelle Ă©tait la tĂąche de la nouvelle AssemblĂ©e et du nouveau gouvernement ? Maintenant que le spectacle est terminĂ© et que le rideau est tombĂ©, on voit bien que ce sont pas les hordes lepĂ©nistes dĂ©ferlant sur les locaux des syndicats qui constituent le question de lâheure, mais la capitulation rapide de Hollande face Ă Merkel : abandon des euro-bons, acceptation dâune plus grande intĂ©gration politique europĂ©enne, câest-Ă -dire dâune discipline dâacier sur le modĂšle de celle quâon impose Ă la GrĂšce, et bien sĂ»r les consĂ©quences sur la politique intĂ©rieure : pas de revalorisation du SMIC (le « honteux » 0,6%), coupe dans les effectifs de la fonction publique (on parle du non-remplacement de 2 fonctionnaires sur 3, sauf sans lâĂ©ducation nationale et la justice), impuissance face aux restructurations industrielles (pourquoi lâĂtat nâexproprie-t-il pas Doux sans indemnitĂ©s ?) et austĂ©ritĂ© sur toute la ligne. MĂȘme sur ce qui ne coĂ»te rien, la morale, on est dĂ©jĂ en pleine reculade avec 4 nouveaux ministres inutiles (38 ministres pour un gouvernement prĂ©tendument « resserrĂ© » !) et la distribution des prĂ©bendes et sinĂ©cures qui a commencĂ©. Qui va ramasser les fruits pourris de tout cela ? Mme Le Pen, Ă©videmment ! Et elle pourra se vanter dâavoir Ă©tĂ© la seule Ă dĂ©noncer la dictature de lâEurope et de ne pas faire partie du systĂšme.