• Harcèlement sexuel : à Franceinfo, la souffrance des précaires - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/harcelement-sexuel-a-franceinfo-la-souffrance-des-precaires_2071407.html

    D’après des éléments que L’Express s’est procuré, depuis 2016 au moins, le journaliste licencié a harcelé et agressé sexuellement des jeunes femmes. Et lorsque sa hiérarchie a été mise au courant, elle n’a rien fait . Pire, à son tour, l’un des responsables a adressé à au moins deux reprises des messages graveleux à l’une des victimes. Il était alors son maître de stage.

    • S. contacte Marie rapidement sur la messagerie interne qu’utilise l’entreprise, Slack. Il se fait volontiers dragueur, bien que la jeune femme lui signale à plusieurs reprises qu’elle n’est pas intéressée. Un soir, en janvier 2017, S. invite Marie à boire un verre. Puis un autre, un autre, encore un autre. « Rétrospectivement, il savait ce qu’il faisait, mais je ne m’en rendais pas compte. Je devais prendre un train pour rentrer, et il insistait encore pour que je boive. J’ai fini par rater le dernier train. » Il l’invite alors à passer la nuit dans son Airbnb. Marie prend tout de même soin d’appeler son petit ami de l’époque.

      Une fois dans l’appartement que loue le journaliste, Marie affirme que S. se fait lourdement insistant. « Il a dû me demander des dizaines de fois si on pouvait coucher ensemble. Il a essayé plusieurs fois de m’embrasser. À chaque fois je l’ai repoussé. Il a fini par aller dormir dans sa chambre, mais il est revenu dans la nuit et j’ai encore dû le repousser. J’ai quitté l’appartement à 4 h 50 sans avoir pu fermer l’oeil. Je me disais que je ne pouvais pas dormir, au cas où il revenait. » Le lendemain, elle reçoit un message de S. « J’ai été relou hier ? » Elle répond : « Oui. » Contacté, S. n’a pas répondu aux sollicitations de L’Express.
      […]
      Marie a plusieurs fois tenté d’alerter sa hiérarchie. Quelques mois auparavant, elle avait demandé un point à F., son maître de stage, également cadre de la rédaction. Dans son récit auprès de France Télévisions, elle raconte que ce dernier lui propose alors de se rencontrer dans une brasserie. Elle aborde ce qu’il se passe avec S., ses difficultés d’intégration, mais la conversation prend rapidement une autre tournure, d’après les dires de Marie. « On a beaucoup bu, il m’a posé énormément de questions sur ma vie privée, sur mes relations avec des hommes de la rédaction. Des questions intimes. Il m’a raccompagné chez moi à trois heures du matin, mais il ne s’est rien passé entre nous. »

      #metoo #harcèlement_sexuel #femmes #précarité #journalisme
      Et aussi #guerre_aux_pauvres, puisque ce sont spécifiquement les jeunes femmes précaires et donc pauvres qui sont ciblées.