• Marseille ville pauvre ou ville de pauvres ? | L’Agora de Marsactu
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    Les écarts colossaux qui existent – et continuent de se creuser – entre les zones les plus prospères et les poches de pauvreté de la région. À Marseille, par exemple, le revenu moyen des 20 % les plus riches est 5,4 fois supérieur au revenu moyen des 20 % les plus pauvres. Le quartier de Perier, dans le 8e arr. de Marseille, est le plus riche de France.

    Parmi les 100 quartiers les plus pauvres de France, 25 sont à Marseille. En premier lieu ? Le secteur du Parc Kalliste (15e), suivi de près par Saint-Mauront (3e). Taux de pauvreté : 43,6% dans le 15e arr. (13 207€ de revenus médians), 52% dans le 3e arr (11 798€ de revenus moyens).

    Source : index Filosofi de l’Insee, données sept 2017.

    « Marseille, c’est d’abord une ville inégalitaire où il y a beaucoup de riches, une ville qui est en train de renouer avec sa stratification sociale du XIXe siècle. Cela devrait appeler plus de régulations ». (André Donzel, 2014, Le nouvel esprit de Marseille, Paris, L’Harmattan)

    Ces témoignages et ces chiffrés accablants qui font la quasi-unanimité des spécialistes en tout genre sont, pour une large part, confortés par les observations que peut faire un visiteur parcourant le centre-ville en simple curieux : Immeubles dégradés, magasins fermés, rues le plus souvent sales, populations aux apparences modestes voire pauvres et pour partie d’origine étrangère etc. Cette impression n’est pas ou peu compensée lorsque, quittant le centre, il s’aventure dans les quartiers populaires de la cité. Cette fracture urbaine est une réalité visible qui s’impose à chacun et confirme au-delà des apparences parfois trompeuses, les données chiffrées de l’INSEE.

    Contrairement à certains discours dominants, si Marseille est sans aucun doute une ville qui regroupe une part importante de sa population dans la catégorie jugée pauvre au sens statistique du terme, il serait cependant abusif d’affirmer que Marseille serait une “ville pauvre“ si l’on se réfère à ces capacités financières et à son budget. C’est avant tout les importantes inégalités en matière de revenue qui caractérisent la Ville : Marseille a su regagner une classe aisée, même très aisée, elle a gardé ses pauvres et la cité bat les records régionaux de taux de pauvreté. Les chiffres montrent ainsi cruellement que l’alibi de la pauvreté n’est que le cache-sexe de politiques d’exclusions. Nous avons 3 898 personnes assujetties à l’impôt sur la fortune (ISF). Elles ont à Marseille en moyenne un patrimoine imposable de 2,7 millions d’euros.