JB empĂȘche tout le monde de dormir...
De Geoffroy de Lagasnerie Ă Alain Soral, dâAriane Chemin Ă Daniel Schneidermann, de Panamza Ă Claude Askolovitch, de Bruno Jeudy Ă Sylvain Courage, dâOlivier Truchot Ă Pascal RichĂ©, de Marc-Olivier Fogiel Ă Pierre Haski, un immense front sâest levĂ© contre moi en quelques heures.
Des plus ignobles penseurs racialistes au progressistes dâapparat les plus vains, un seul mot dâordre, rĂ©pĂ©tĂ© jusquâĂ la pĂąmoison, sous toutes ses formes, sur les rĂ©seaux sociaux, les mĂ©dias, leurs infinis moyens de communication, a semblĂ© les lier.
La levĂ©e de boucliers a Ă©tĂ© incroyable dans sa diversitĂ© et sa brutalitĂ©, aprĂšs un mois de silences feints. Il a fallu que je rĂ©vĂšle quâune dizaine de mĂ©dias mâavaient successivement invitĂ© puis annulĂ© en moins de 48 heures pour parler de CrĂ©puscule, et que tous confirment tout en signant des mots dâexcuse dâĂ©colier plus pitoyable les uns que les autres, pour que soudain les vannes sâouvrent. De C Politique au Quotidien en passant par lâObs, la matinale de RMC chez Bourdin et tant dâautres, tous se sont empressĂ©s de prĂ©tendre quâil nâen avait rien Ă©tĂ©. Enfin, que si, mais que tout sâexpliquait.
Cela faisait alors cinq mois quâaucun dâentre eux nâavait dit un mot dâun texte qui a Ă©tĂ© plusieurs centaines de milliers de fois tĂ©lĂ©chargĂ© et qui sâest retrouvĂ© immĂ©diatement propulsĂ© en tĂȘte de tous les classements de vente, sans une publicitĂ©. Face Ă la rupture du rĂ©el, Ă la violence de cette soudaine mise en abyme - lâouvrage montre comment lâespace informationnel français est devenu un marchĂ© oĂč sâĂ©changent et se trafiquent les petits secrets contre promotions et avancĂ©es - les dĂ©nĂ©gations et les (dis)qualificatifs ont commencĂ© Ă pleuvoir Ă une vitesse fascinante : fasciste, homophobe, mythomane, antisĂ©mite, complotiste, agent des russes et des chinois, sioniste, psychotique, millionnaire cachĂ©, imposteur, narcissique, arrogant, sexiste se sont succĂ©dĂ©s, avec tout le sĂ©rieux du monde, en des espaces autorisĂ©s ou se croyant censurĂ©s, du site dâArrĂȘt sur images Ă celui dâEgalitĂ© et RĂ©conciliation en passant par CheckNews, Mediapart et les comptes twitter et facebook de certains de nos plus importants dominants.
Tout cela, sans quâĂ aucun moment, aucun dâentre eux ne soit en mesure de rĂ©pondre Ă cette simple question :
Pourquoi, depuis cinq mois, ce texte, qui rĂ©vĂšle notamment comment Edouard Philippe Ă fait recruter sa femme Ă SciencesPo aprĂšs avoir attribuĂ© des subventions Ă lâinstitution, nâa-t-il Ă©tĂ© abordĂ© une seule fois par un mĂ©dia institutionnel, si ce nâest sous lâangle de son succĂšs ?
Puisquây rĂ©pondre, ce serait sâexposer, accepter quâen effet, il constitue un procĂšs en rĂšgle extrĂȘmement dangereux pour tous les valets de lâoligarchie, une seule solution semblait avoir Ă©tĂ© univoquement trouvĂ©e : exploser lâĂȘtre qui avait fait exister ces mots. Accabler, Ă©craser, humilier, comme on le fit tant de fois avec tant dâautres, avant que dâautres ne se saisissent de son propos, et puisse menacer des positions bien installĂ©es.
Avant que lâon puisse prĂ©tendre, quâen effet, ce quâil disait, Ă©tait vrai.
Alors ils lâont fait comme je le vis faire, jour aprĂšs jour, mois aprĂšs mois, annĂ©e aprĂšs annĂ©e, contre un client, camarade, ami, un certain Julian Assange, qualifiĂ© successivement de violeur, antisĂ©mite, agent du FSB et mille autres dĂ©lirantes accusations par les plus grands mĂ©dias, sans que personne ne sâinterroge sur lâincongruence de ces successives diabolisations, la facilitĂ© avec laquelle nos mĂ©dias, notre bourgeoisie, nos reprĂ©sentants et commentateurs prĂ©fĂ©rĂ©s, soudain, se soumettaient Ă des paroles de pouvoir intĂ©ressĂ©es, et relayaient ces inepties sans ne jamais se censurer ni sâexcuser ?
Un ĂȘtre qui fut Ă ce point disqualifiĂ© que lâon se trouva, sept ans aprĂšs, perplexes et dĂ©sactivĂ©s alors quâon le voyait, vieilli, abattu, traĂźnĂ© pour ĂȘtre enfermĂ©, incapables de sâindigner de cette rĂ©pression, commise pour une seule et unique raison : avoir dit la vĂ©ritĂ©, contre un ĂȘtre que lâon avait collectivement abandonnĂ©s.
Alors Ă moi qui ne me suis jamais dĂ©solidarisĂ© des gilets jaunes lorsque jâai vu exactement la mĂȘme mĂ©canique se mettre en branle contre eux, accumulant les paroles dĂ©lirantes pour tenter de les Ă©craser, humilier, effacer dâun panorama oĂč ils ne sauraient ĂȘtre tolĂ©rĂ©, on ne la ferait pas.
Moi jâĂ©tais prĂȘt. Ils ont formĂ© une nouvelle gĂ©nĂ©ration qui ne sâen laisserait pas compter. A eux que la vĂ©ritĂ© hystĂ©rise, qui se comportent comme les pires soubrettes des rĂ©gimes autoritaires lorsque ces derniers dĂ©cident dâĂ©craser un dissident que nous nous plairons, nous, Ă admirer, mon mĂ©pris. A eux qui ne sâengagent que lorsque lâennemi est loin, ne touche pas Ă leurs propres structures de pouvoir, ne menace pas leurs intĂ©rĂȘts, Ă eux qui ne savent ce que le risque est, mon reconnaissant mĂ©pris : celui dâavoir confirmĂ© ce quâils Ă©taient, et ce qui, en cet ouvrage, Ă©tait Ă©crit. Ils sont pires que ce je pensais.
Eux que jâai vu dĂ©sespĂ©ramment mentir, se battre et se dĂ©battre pour nier la vĂ©ritĂ©, eux qui face Ă leur inconsĂ©quence, continuent de tenter de dĂ©fendre leurs implausibles dĂ©fenses, submergĂ©s par lâinfatigable accumulation de preuves et dâĂ©vidences, de faits rĂ©vĂ©lant leur complice inanitĂ©, mon regard sĂ©vĂšre, et mon souverain dĂ©dain.
Quâils ne prĂ©tendent plus quâil sâagit de moi, lorsque dâeux et dâeux seuls il est question. Quâils ne prĂ©tendent pas quâil sâagit du gamin qui nâa fait quâune chose : devenir un rien pour rĂ©vĂ©ler leurs misĂ©rables intĂ©rĂȘts partagĂ©s, aprĂšs sâĂȘtre longtemps laissĂ© absorber.
Quâils ne prĂ©tendent pas quâils sont autre chose quâune coalition ignorante dâintĂ©rĂȘts, qui les fait se retrouver, de Soral Ă Lagasnerie, Ă faire front commun aprĂšs avoir longtemps prĂ©tendu sâopposer, bourgeois liĂ©s dans la dĂ©fense de leurs seuls intĂ©rĂȘts, ne supportant pas lâexposition de leurs Ă©gales compromissions, idiots utiles dâune oligarchie installĂ©e, jouant de rebellions de pacotille pour mieux sâinstaller, produisant nĂ©ants ou boucs Ă©missaires dans une constance partagĂ©e, divertissant communĂ©ment une population aseptisĂ©e pour les dĂ©tourner des vrais enjeux touchant Ă leur souverainetĂ©.
Non ce ne sont ni les juifs, ni Benalla, ni les francs-maçons ni les policiers qui nous ont plongĂ© dans lâeffondrement que nous vivons.
Mais cette oligarchie quâun simple gamin, dotĂ© de ses seules mains, a Ă©tĂ© capable dâexposer alors quâils ne cessaient de la masquer, pour mieux sây conformer.
Au CrĂ©puscule qui tient, et Ă lâaurore qui vient.
Le 1er mai, faites vivre ces mots quâils auront tentĂ© de dĂ©pouiller en vain.
Ărigez vous. Ne les imitez pas. Oubliez moi. Et faites naĂźtre ce Nous qui, jusquâaux trĂ©fonds, les poursuivra.
Juan Branco
âșhttps://twitter.com/Denis_Robert_/status/1117566310043590656