Crépuscule de J. Branco : un « pamphlet fascisant » ? Réponse à Geoffroy de Lagasnerie | PASCALE FAUTRIER
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Je ne connaissais pas le tweet de J. Branco sur Louis/Attal, que cite G. de Lagasnerie, en effet manifestement homophobe. Mais disons-le ça ne m’étonne pas. Il y a chez J. Branco un tropisme viriliste associé à un narcissisme « sans limite » - qui l’apparente plutôt, en ce qui le concerne... à Emmanuel Macron. Je l’ai déjà suggéré dans au moins deux articles.
Je n’ai pas lu les livres de Geoffroy de Lagasnerie - je n’ai lu que ses interventions dans les médias. Et de même que j’ai défendu dans L’Humanité le dernier livre indispensable d’Edouard Louis, j’ai tendance à me sentir intellectuellement plus proche de lui que de Juan Branco.
Et pour en finir avec l’eau que j’apporte au moulin de Lagasnerie, je dirai ailleurs en détails ce que je pense de l’alliance J. Branco - Maxime Nicolle - ce dernier ayant tenu devant moi et adressé à moi, des propos politiques qui relevaient absolument d’une influence droitière et extrême-droitière - sans que Juan Branco, présent, y trouve le moins du monde à redire. Une certaine H., également présente, auto-préposée au vehiculage dans Paris d’une certaine P. Ludosky, a également défendu l’inénarrable Maxime Nicolle-Fly Rider alias « retenez-moi ou je déclenche une guerre mondiale », comme l’a surnommé quelqu’un.
Je me suis vue avec frayeur, ce jour-là, soutenant, sous couvert de gilet jaune, un putsch fasciste. Seule ma fidélité au processus de démocratie directe, insufflé par les gj de Commercy et Saint-Nazaire m’a convaincue de poursuivre mon engagement. J’ai jugé ensuite risible les rodomontades matadors que j’avais entendues. Disons enfin que je suis en train de découvrir comme nous tous (attendons la conclusion de l’affaire) ce qu’est exactement Priscilla Ludosky [1] - après avoir jugé depuis un moment qu’une Jacline Mouraud était téléguidée par la droite.
Depuis plusieurs semaines, je pense que le soutien sans nuance de Juan Branco et d’autres à des leaders autoproclamés du mouvement des gilets jaunes, plus que douteux au minimum, posait problème. L’ignorance politique crasse n’excuse pas tout. On est responsable personnellement des positions politiques qu’on défend publiquement - quelles que soient les influences subies.
En ce qui concerne J. Branco, j’ai dit combien le côté républicano-mitterrandien (bonapartiste et élitiste) de son Contre-Macron m’indisposait.
Mais Geoffroy de Lagasnerie force le trait, et cela détruit son propos. (...)
Et je répète pour conclure que Juan Branco n’est pas mon ami, que sa pensée politique me paraît confuse et douteuse. Il n’est pas « fasciste » : il est un républicain bonapartiste - espèce politique la plus répandue depuis deux siècles. Il croit, et l’écrit noir sur blanc, à la « vertu » d’hommes providentiels républicains (et il s’identifie manifestement à cette position : mais essayons de voir le côté comique et légèrement pathétique de cette identification).
Je suis d’accord, qu’associée avec le virilisme homophobe, cette position peut dériver vers le fascisme. Et G. de Lagasnerie peut me croire que si J. Branco dérive en ce sens, je serai la première à le dénoncer (et d’une certaine manière, je préviens cette dérive ici).
Sa position politique (surtout confuse, et donc potentiellement confusionniste) n’est en rien la mienne. Et pour lui comme pour les « leaders naturels » qu’il défend, la jeunesse et l’inculture politique n’excusent rien.