• Documents falsifiés, force et intimidation : comment les colons volent les maisons et les terres des Palestiniens
    Par Akram Al-Waara à RAMALLAH, Territoires palestiniens occupés (Cisjordanie) - Date de publication : Lundi 15 avril 2019 - Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/news/documents-falsifies-force-et-intimidation-comment-les-colons-volent-l

    L’œil au beurre noir d’Abdel Qader Abou Srour est toujours visible. Ce père de deux enfants est fatigué. Après quatre jours de garde à vue, il vient d’être libéré d’une prison israélienne. « Les deux premiers jours, ils m’ont maintenu en isolement dans une cellule gelée sans couvertures, rien de chaud à boire et aucun soin médical », raconte-t-il à Middle East Eye.

    Abou Srour, 27 ans, a été arrêté le 7 février après avoir été passé à tabac par des soldats israéliens devant son domicile à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée. Ils escortaient un groupe de colons israéliens qui affirmaient que sa maison était, en réalité, la leur.

    « Ils veulent notre maison, alors maintenant ils feront tout pour l’obtenir »

    - Abdel Qader Abou Srour

    « L’un des colons, le chef du groupe, a prétendu que notre maison leur appartenait et que nous devions partir », poursuit le jeune homme. Une dizaine de soldats, dont trois lourdement armés, sont arrivés chez lui.

    « Quand je lui ai dit que cette maison était la nôtre et que nous avions les papiers pour le prouver, il a commencé à me menacer, décrétant que nous avions dix jours pour quitter la maison et que si nous ne le faisions pas, il la détruirait pendant que nous serions encore à l’intérieur.

    « Plus de cinq soldats m’ont battu, m’ont donné des coups de pieds et m’ont frappé avec leurs fusils, pendant que les colons les encourageaient », déclare Abou Srour. Les soldats ont également lancé des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes sur sa mère et ont pulvérisé un spray au poivre sur lui à bout portant.

    « Tout cela parce que les colons leur ont dit de le faire », insiste-t-il. « Ils veulent notre maison, alors maintenant ils feront tout pour l’obtenir. » (...)