• Défendre le capitalisme - Ébauche d’une histoire populaire de la démocratie directe suisse (3/3) - Renversé
    https://renverse.co/Defendre-le-capitalisme-Ebauche-d-une-histoire-populaire-de-la-democratie-2
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    Troisième (et dernier) épisode de la série sur la démocratie semi directe en Suisse.

    L’historien suisse Hans-Ulrich Jost remarque que

    La mauvaise humeur de vastes couches de la population, au lieu de déboucher sur une crise, peut se décharger sur des objets isolés. Des groupes d’opposition qui auraient tendance à s’opposer fondamentalement au système politique se sont vu rappeler à l’ordre en matière de droits populaires. […] Des mouvements oppositionnels porteurs de conflits se sont ruinés dans des campagnes référendaires coûteuses en termes d’organisation et de propagande.

    #RIC #Suisse #démocratie

    • C’est bien dans cette vertu pacificatrice des outils de la démocratie directe – et non pas dans un mystérieux esprit de concorde – qu’il faut chercher les causes du maintien et de l’absence de contestation, en Suisse, d’un système d’accès aux soins et d’assurance maladie extrêmement injuste socialement ; d’un système de financement des transports publics qui rend ceux-ci inaccessibles à une large fraction de la population ; d’un système de financement du logement incroyablement favorable à la rente foncière et immobilière. Par la grâce de la démocratie directe, les mouvements sociaux ont été dépouillés de tous leurs moyens d’action (grèves, manifestations, blocages, etc.) jusqu’à n’avoir plus que des existences fantomatiques dans le sillage des partis politiques.

      Redisons-le. Nous pensons que cette pacification sociale est le rêve néolibéral. Elle a été obtenue par Margaret Thatcher en Grande-Bretagne au prix d’une action répressive décidée contre les mineurs et les émeutes contre la Poll Tax. Elle a été obtenue en Suisse dans la durée par la légitimation et l’intégration à un système politique injuste et autoritaire. Elle est en marche en France sous la houlette d’Emmanuel Macron pour qui, sans doute, la Suisse constitue une sorte d’idéal social et politique.