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NI ACTUALITÉS NI COMMENTAIRES, ..... DU COPIER-COLLER ET DES LIENS... Un blog de « curation de contenu » : 82 LIVRES , 171 TEXTES et 34 DOCUMENTAIRES :

  • "Vous devriez arrêter de manifester monsieur, ça ne vous réussit pas"
    https://www.rue89strasbourg.com/vous-devriez-arreter-de-manifester-monsieur-ca-ne-vous-reussit-pas-

    Lundi 29 avril, cinq personnes ont été jugées après avoir été interpellées en marge de l’acte 24 des Gilets jaunes. Récit d’audiences absurdes, marquées par les premières applications de la loi anti-casseurs et des accusations souvent floues.

    Une mère célibataire à la barre

    À la barre, Clara a la gorge nouée. Cette mère célibataire, avec deux enfants à charge, ne parvient pas à s’exprimer pour se défendre. Elle est accusée de « participation à un attroupement après sommations », « violence avec lancée de projectile contre un agent dépositaire de l’autorité publique sans Interruption temporaire du travail (ITT) » et « outrage à agent dépositaire de l’autorité publique ».

    Cette bénévole dans une association d’aide aux SDF s’effondre lorsqu’elle entend le président du tribunal énoncer son délibéré : 2 mois d’emprisonnement sans mandat de dépôt. « Vous serez convoquée par un juge d’application des peines pour procéder à un aménagement (Travail d’intérêt général ou bracelet électronique, ndlr). », rassure le président du tribunal.

    Opinel et feu de détresse

    Le plus penaud des accusés, c’est le boulanger. Rémi n’a même pas manifesté. Il a été arrêté avant même de rejoindre le cortège. Le trentenaire célibataire a eu le malheur de laisser son Opinel dans son sac. Il a donc été placé en garde à vue pendant 48 heures pour « participation à une manifestation en étant porteur d’une arme ». La possession d’un feu de détresse l’accable selon la procureure, qui demande trois mois d’emprisonnement.

    Dans ses écrits, Me Mohamed Aachour dénonçait une « fouille non légale ». « La loi (anti-casseurs, ndlr) autorise la fouille dans un périmètre délimité et ses abords immédiats. Moi je ne sais pas ce que sont les abords immédiats. Vous pourriez faire jurisprudence en définissant cette notion floue. » Le président du tribunal écarte ces propos et suit la demande du substitut du procureur : Rémi est condamné à trois mois d’emprisonnement ferme.

    « Ils font ça pour dissuader de manifester »

    Sandra, 51, attend depuis des heures dans le palais de justice. « Moi je viens pour Yannick », explique-t-elle, inquiète. Cette figure locale des Gilets jaunes a déjà été condamnée à onze reprises au cours des dernières années. Interpellé le 20 novembre, il a écopé de quatre mois de prison pour avoir bloqué une autoroute. Le substitut du procureur décrit « un meneur ou un organisateur avec un risque de renouvellement (des délits, ndlr) fort ». Il demande un mandat de dépôt pour une détention provisoire dans l’attente de son procès, repoussé au 29 mai.

    Autre absurdité issue de la loi anti-casseur : il est reproché à Yannick Krommenacker d’avoir dissimulé son visage pendant la manifestation. « Je suis asthmatique, je me suis protégé, mon dossier médical le prouvera », assure-t-il. Cet adepte des Live Facebook ne souhaite pas se cacher. Lors de l’acte 24, Rue89 Strasbourg l’a croisé à de nombreuses reprises en train de filmer et de diffuser sur les réseaux sociaux. Il porte même son nom et prénom sur son pull.

    « Vous devriez arrêter »

    Yannick Krommenacker sort finalement libre de la salle d’audience 101 du TGI. Mais il est placé sous contrôle judiciaire, interdit de territoire sur toute l’Eurométropole et obligé de pointer deux fois par semaine au commissariat de Haguenau. « Vous devriez arrêter de manifester, monsieur. Ça ne vous réussit pas. », conclut le président du tribunal. Le militant exprime son incompréhension :