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    Robocop / Paul Verhoven / 1988

    Article publié en 2014 par « courte focale ».

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    « JAMAIS JE NE TOURNERAI CETTE CONNERIE ! »

    La réaction du cinéaste à la première lecture du scénario n’a strictement rien d’illogique : à première vue, cette histoire de Frankenstein moderne ne lui semble être qu’un ramassis de clichés, basé sur des formules éculées, et au bout de seulement vingt pages, Verhoeven n’hésite pas à interrompre sa lecture pour jeter le scénario à la poubelle. Il aura suffi de l’intervention de sa femme Martine, persuadée d’y déceler une vision acerbe et cynique de l’Amérique économique sous Reagan, pour le faire changer d’avis.
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    LE CYBORG ET LE CHRIST : MEME COMBAT ?

    Paul Verhoeven a souvent pour habitude de citer deux inspirations principales pour la création du personnage de RoboCop : Le jour où la Terre s’arrêta de Robert Wise et Metropolis de Fritz Lang. Deux influences qui se rejoignent assez bien dans le look final de ce policier-robot, à la stature certes métallique et désincarnée à l’image du robot Gort, mais aussi empreinte d’une certaine humanité qui surgit par intermittences, comme celle qui agitait parfois le clone androïde de Maria. Il y avait déjà chez Fritz Lang cette vision d’un corps mécanique manipulé par une entité castratrice (l’entreprise capitaliste rejoint ici le régime totalitaire sous bien des aspects) qui, au bout de compte, ne vaut pas mieux que les criminels (on aura vite fait de deviner que les deux collaborent en profitant allégrement du système).
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    le film de Paul Verhoeven : non seulement son efficacité lui fait prendre de très belles rides au fil des années, mais c’est encore plus flippant aujourd’hui de constater à quel point ce futur corporatiste est devenu notre présent.