Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • « Ultra-jaunes » vs « ultra-policiers » : Vers une "ultracisation" générale des corps
    https://lundi.am/Ultra-jaunes-vs-ultra-policiers-Vers-une-ultracisation-generale-des-corps

    Le #commun ne signifie pas un droit de #propriété de tous mais un droit d’usage raisonné de tous, un usage lié à ses propres besoins. Par exemple, je ne peux pas brûler la mairie (pas impunément) sous prétexte que cette dernière est un bien public et que tel est mon bon vouloir. Le public ne relève pas de la propriété mais de l’usage. D’ailleurs, le simple énoncé : « Ceci est à moi » [1] est selon Rousseau le premier des abus. Ce dont je pense pouvoir disposer selon mon bon vouloir et sans compensation, est en quelque sorte la négation de l’usage collectif et en dernière analyse, peut-être la première des violences. #Violence envers le corps commun des ressources naturelles par exemple.

    On en vient donc nécessairement à se demander si toute propriété est un vol, une ablation illégitime faite à ce corps commun. Pourtant, ne suis-je pas propriétaire de mon corps, celui-ci n’appartient-il qu’à Dieu ou à la science ? Les objets que je fabrique, mon travail , tout cela est-il à moi ? Le texte écrit ici est-il ma propriété intellectuelle, mon bien ?

    En écrivant, je recycle d’une certaine façon un langage et un savoir communs dont je suis l’héritier. Le papier que j’utilise (ou l’énergie consommée par mon ordinateur) provient des matériaux d’une Terre commune mais j’y inscris le résultat d’un travail, d’une énergie : du temps de vie. En cela j’acquiers légitimement, semble-t-il, un droit sur ce travail. Droit que l’on pourrait dire de propriété. Je peux jeter mon travail comme un peintre lacérer ses toiles.

    Toutefois, mon travail n’est pas création ex nihilo, il n’est pas en ce sens une propriété absolue, sans condition, puisque la matière première était commune (les mots, la culture commune ici, le papier issu de l’exploitation de l’environnement), il est donc légitime semble-t-il, si j’en retire un bénéfice matériel qui dépasse mon strict besoin personnel, que j’en redistribue une partie, sous quelque forme que ce soit, à ma communauté.

    Dans les sociétés sans État, l’obligation envers autrui existe aussi et un contre-don, si un membre du clan fait un usage personnel ou abusif du bien commun, sera nécessaire en droit afin de compenser l’amoindrissement d’un usage collectif possible.

    De fait, ce n’est pas le cas évidemment et la liste des trafiquants et des évadés fiscaux qui pillent le bien commun sans contre-don (ou qui ne restituent que quelques miettes comme les Arnault, les Pinault, etc., afin, comme l’explique l’anthropologue Alain Testart sur lequel nous reviendrons, de « convertir, via des dépenses ostentatoires, le surcroît de richesse en prestige » [2]) est longue.

    • Ces « grandes familles » ou grandes firmes ne donnent que les miettes qui tombent de la table du banquet qu’elles font sur notre dos, à partir de nos richesses communes. Elles laissent ce qu’elles ne peuvent pas ingurgiter à force de trop se gaver et elles ne donnent, pour ainsi dire, que par incontinence. Elles tiennent du singe hurleur, un « zoème » (néologisme inventé par C. Levi-Strauss [6], signifiant un schème de comportement analogue à celui d’un animal-type ou d’espèce-type). Ce qui caractérise ce singe amazonien est son « incontinence anale » : il chie indifféremment sur ceux qui passent au bas de l’arbre, sans retenue. Cette « incontinence anale » est la conséquence d’une « avidité orale » insatiable, et par analogie, les dons pour le « prestige » ne représentent que ce qui dégouline du cul, si j’ose dire, de ceux qui ne sont jamais rassasiés de richesses. D’une certaine manière, ces « donateurs » nous chient dessus tout comme les constructeurs qui bétonnent le monde. Freud avait déjà vu ce lien entre la merde et l’argent. L’enfant offre à sa mère sa merde comme un cadeau. C’est le premier détachement vécu d’un élément de corporéité, de soi. C’est une phase essentielle de la sortie du narcissisme autogène. La merde est un cadeau, une monnaie d’échange dans le rapport à autrui pour se faire aimer et apprécier. De façon symétrique, l’avarice relève donc d’une perversion qui remonte à un conflit mal résolu, non sublimé, du stade anal. L’avare garde pour soi. Il ne sort pas du rapport narcissique à lui-même.

      Super texte. J’ai un patriarche pas encore visible en webapp qui traduit cette idée avec le contexte de la montagne d’ #or .
      Les éléments sont ici
      https://seenthis.net/messages/736917
      et ci dessous un aperçu du résultat. « Patriarche n°8 - El Dorado »