enuncombatdouteux

NI ACTUALITÉS NI COMMENTAIRES, ..... DU COPIER-COLLER ET DES LIENS... Un blog de « curation de contenu » : 82 LIVRES , 171 TEXTES et 34 DOCUMENTAIRES :

  • Gaspard Glanz, en rue libre
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/19/gaspard-glanz-en-rue-libre_1728144

    Sèche boule de nerfs toujours prête à exploser, le grand échalas à la voix vite éraillée donne l’impression de devoir sauver le monde à chaque coin de rue : ça doit être épuisant. Son air révolté remonte à loin. A 6 ans, il fait caca devant le bureau de la directrice de son école primaire, mécontent d’avoir été expulsé de classe. Et il en veut encore à ses profs de son redoublement en 6e. « Ce n’était pas à cause de mes notes mais de mon comportement. J’ai eu un sentiment d’injustice immense », dit-il. Les origines familiales, « cinq religions et huit pays différents chez mes arrière-grands-parents », « un mort dans chaque guerre depuis 1870 », l’ont aussi influencé. Il tient en haute estime son grand-oncle, le résistant communiste Maurice Kriegel-Valrimont. « Quand il me mettait sur ses genoux, enfant, je faisais des conneries, et il avait dit à ma grand-mère : "Ça va être un petit con, celui-là !" » dit Gaspard en souriant. « C’est de famille, j’ai aussi un fort caractère, note son père, Eric Glanz, entrepreneur web tandis que sa mère est styliste. Il est hypersensible, très réactif, mais sa révolte est exacerbée, parce qu’il a vu trop de misère. » « Il a une vision romanesque du journalisme, il se met toujours du côté de l’opprimé, du faible », ajoute le photographe Boby Allin, « pote de terrain ». « C’est quelqu’un de loyal, juge le photoreporter Nnoman. Il est droit dans ses positions même si c’est une grande gueule. »

    Les polémiques stériles sur son statut de journaliste, parce qu’il n’a pas la carte de presse faute de revenus suffisants, agacent Glanz au plus haut point. A raison. Engagé, certes. Avec sa propre subjectivité, certes. Et alors ? Il est de gauche et il l’assume. Lui, au moins, on sait d’où il parle. Il s’énerve : « [Les journalistes] du Figaro, de l’Express, ils ne sont jamais accusés d’être militants, eux ! Ils n’existent pas pour moi. C’est eux qui me détestent. Moi, je ne les déteste pas, je les méprise. Ils peuvent écrire leur merde, je m’en fous, mais par contre qu’ils ne me fassent pas chier ! » Ah, Gaspard Glanz, toujours emporté par ses élans passionnels ! « Merde » et « trous de balle » lui viennent souvent à la bouche. Mais est-ce vraiment ses indignations que nous devons interroger ?

    Sinon, Gaspard Glanz vit dans un 17 m2, dans le quartier, avec sa copine serveuse, mais il n’a aucune envie d’en parler. « Ce n’est pas important. C’est de la vie privée, on s’en fout mec. Vous êtes Libé, pas Grazia. Pourquoi tu parles de ça ? C’est de la merde, tu perds des lignes », dit-il, nous enjoignant de retranscrire ces propos. D’accord, patron.