Davduf

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  • Affaire Legay : la gendarmerie a refusé d’obéir au commissaire de Nice

    https://www.mediapart.fr/journal/france/240619/affaire-legay-la-gendarmerie-refuse-d-obeir-au-commissaire-de-nice?onglet=

    Il s’agit d’un compte-rendu d’opérations de maintien de l’ordre transmis le 25 mars à l’ensemble de la hiérarchie et jusqu’à la Direction générale de la gendarmerie nationale, ayant pour mention : « Observations sur la mission confiée ».

    Y sont consignées des divergences sur le dispositif de manœuvre, incompatibilités qui ont conduit le capitaine de gendarmerie à ne pas engager son escadron (près de 70 hommes) dans la charge décidée par le commissaire Rabah Souchi, responsable des opérations, et dont le comportement avait déjà fait l’objet de critiques émanant de syndicats de police.

    Lorsque l’ordre est donné d’utiliser la force pour évacuer la place Garibaldi, le samedi 23 mars, les manifestants ne présentent aucun signe d’hostilité envers les forces de l’ordre et par ailleurs aucune violence ni dégradation n’est à déplorer, selon le rapport des gendarmes, qui fait état d’« une foule calme ». Compte tenu de la physionomie des lieux, de la nature et de l’attitude des manifestants, les ordres reçus sont donc jugés « disproportionnés », et il n’y a pas de « nécessité absolue d’utiliser les armes pour charger cette foule ».

    Comme nous l’a expliqué un officier de police chargé du maintien de l’ordre, face à pareille situation, une vague de refoulement suffit. À la différence d’une charge, les forces de l’ordre n’utilisent alors aucune arme. Les matraques sont rangées et les boucliers mis en position « latérale », c’est-à-dire de côté. Les casques peuvent également ne pas être portés.

    « Il s’agit d’une phase lors de laquelle le dialogue est privilégié car possible si la menace en face est faible. Le but du maintien de l’ordre en France est de ne pas être au contact physique, ce qui est, d’ailleurs, en train d’être remis en question aujourd’hui. L’usage de la force doit répondre entre autres aux principes de nécessité absolue, de proportionnalité et de gradation », précise ce même officier de police, qui a préféré garder l’anonymat.

    À Nice, le capitaine commandant l’escadron a décidé, fait particulièrement exceptionnel, de ne pas engager ses hommes dans une opération impliquant l’usage de la force.

    Contacté par Mediapart, le général de gendarmerie Bertrand Cavallier, ancien commandant du Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier, tient à préciser qu’« on est dans un cas peu fréquent qui mérite toute notre attention ».

    « Il faut toujours garder en tête que le contact avec les manifestants et le recours à la force sont l’ultime réponse. Il existe des dispositions du code pénal et du code de la sécurité intérieure qui encadrent l’usage de la force. Et si cet emploi n’est pas justifié, il est illégal », explique le général, avant de rappeler que « le libre arbitre est primordial et c’est la raison pour laquelle il existe le devoir de désobéir ».

    #maintien_de_l'ordre

    • Le début (avant le #paywall (merci @davduf !))

      La charge au cours de laquelle Geneviève Legay a été blessée était « disproportionnée ». Ce constat est celui de gendarmes dans un rapport du 25 mars qui ont refusé de participer aux opérations le 23 mars à Nice. Mediapart publie des extraits de ce document, preuve de violences policières.

      Sans doute sera-t-il compliqué pour le ministre de l’intérieur Christophe Castaner de nier l’existence de violences policières survenues le 23 mars, à Nice, et ayant grièvement blessé la militante pacifiste Geneviève Legay. Ce sont les gendarmes, ses propres hommes, qui en apportent la preuve. Dans un rapport dont Mediapart a pu prendre connaissance, leur constat est aussi évident qu’accablant : « Ordres reçus disproportionnés face à la menace (foule calme) ».