odilon

artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

  • J’écoute la fabrique de l’histoire sur les matériaux de construction et j’entends un des intervenants dire à propos d’une construction ancienne : « Ils faisaient du béton armé sans le savoir ».

    Je crois au contraire que les maçons savaient parfaitement ce qu’ils faisaient (sans doute qu’ils appelaient cela autrement) mais que ce sont des savoirs et des techniques ignorées des sociétés modernes qui pensent avoir tout inventer et minimisent les savoirs anciens en les faisant passer pour des pratiques plus ou moins hasardeuses...

    • « ils faisaient du béton armé empirique » aurait été plus approprié.
      Les principes sont connus depuis longtemps, ce qu’apporte notre époque c’est de pouvoir calculer la résistance du matériau par anticipation.
      Mais ça n’est pas une garantie de bonne mise en œuvre (on se souvient de l’aérogare de Roissy ruinée en quelques mois).

    • Béton armé, par Jean Prugnot (1907-1980)


      illustration de couverture : bois gravé de Valentina la Rocca, « échafaudage », d’après Xylographie, Plein Chant, 1988.
      http://www.pleinchant.fr/titres/Voixdenbas/Prugnot2.html

      Béton armé, par Jean Prugnot (1907-1980), paru en feuilleton dans le Peuple du 14 juillet au 24 septembre 1937 avec une présentation de l’ami Henry Poulaille, fut publié en 1946 chez Grasset. Revoici Béton armé, augmenté de la mention « roman » et enrichi d’une notice, par Nicole Racine. Jean Prugnot, ingénieur électricien diplômé, nous donne, à travers ce fragment autobiographique portant sur la période où il dut se résigner en janvier 1932 à devenir chef d’équipe sur un chantier de la ligne Maginot, la description de la vie d’un travailleur non seulement exploité mais encore exposé à tout instant à la possibilité d’un licenciement, car licencié, il le fut, cinq mois après son arrivée sur le chantier. Chômeur, il rendit compte de son expérience en écrivant ce qui sera Béton armé, un document de première main écrit dans un style vivant et rapide, dénué de toute prétention littéraire mais dans lequel la plupart des travailleurs pouvaient se reconnaître. Ayant trouvé un temps un emploi de postier, Prugnot rendit compte dans PTT, le journal du syndicat CGT des postiers, d’un grand nombre d’œuvres prolétariennes dont nous avons précédemment rassemblé la substantifique moelle dans l’ouvrage de cette collection intitulé Des voix ouvrières.

      http://www.pleinchant.fr/titres/xylographies/larocca.html