• Harcèlement de nonnes par le Vatican

    Relevées de leurs vœux, les ex-Petites Sœurs comptent bien demander la protection de la justice de la République. Car l’affaire ne va en rester là. Les religieuses ont l’intention de porter plainte pour harcèlement. L’une d’entre elles, d’ailleurs, l’a déjà fait. Mais aussi de contester la légalité de la nomination de la supérieure par intérim. De mémoire de spécialistes, c’est une première. L’évêché garde pieusement le silence. Geneviève Médevielle, elle, se désole : « C’est d’une infinie tristesse. Tristesse parce que je n’ai fait que mon travail et que je n’ai rien demandé sous la pression. Tristesse parce que nos sœurs judiciarisent tout pour montrer qu’elles sont des victimes. »

    Reste à gérer la question de l’important patrimoine immobilier des Petites Sœurs de Marie, dont deux châteaux « un peu branlants » en Haute-Garonne, selon leur avocat. Une bataille à venir ? « Les six sœurs qui représentent l’actuelle congrégation [celles qui ne sont pas entrées en rébellion, ndlr] ont le désir que les sœurs en partance ne soient pas à la rue, elles sont prêtes à leur donner une propriété convenable », précise la supérieure par intérim.

    Et le reste ? Il devrait aller aux « services des pauvres ». En théorie, d’un point de vue juridique, le diocèse ne devrait pas récupérer les biens. « Mais rien n’interdit à la congrégation de lui faire un don », redoute Me Buchser, l’avocat des rebelles. Et si c’était cela le vrai motif du conflit ? Beaucoup de diocèses français, c’est vrai, tirent la langue financièrement. Celui de Laval n’y échappe pas. Dans de telles circonstances, il serait bien tentant de récupérer les biens de congrégations féminines dont beaucoup vont disparaître. Mais on n’ose imaginer un plan aussi machiavélique…

    #catholicisme #sexisme