• Les gares SNCF en guerre contre l’urine MASCULINE
    https://www.liberation.fr/france/2019/07/14/les-gares-sncf-en-guerre-contre-l-urine_1739487

    Pour que le dispositif soit efficace, Nicolas Fieulaine, enseignant-chercheur en psychologie sociale sollicité pour le projet, s’est retroussé les manches. Décidé à récolter des statistiques scientifiques, il est allé à la rencontre des hors-la-loi des Mureaux pour leur demander ce qu’il leur passe par la tête quand ils jettent leur dévolu sur les murs de la gare plutôt que sur les toilettes publiques, dix mètres plus loin. « Je suis donc allé poser des questions aux gens qui venaient de faire pipi », s’amuse le chercheur. Etre scientifique est un boulot parfois ingrat.

    A l’aide de capteurs, les concepteurs du dispositif ont ensuite comparé le nombre de fois où l’on a uriné sur les murs de la gare avant et après la mise en place du nudge. « On observe une réduction du nombre d’actes de 88% », se réjouit Nicolas Fieulaine. Sur les quatre semaines d’étude précédant l’expérimentation, les capteurs ont relevé près de 150 actes, contre moins de 20 dégradations le mois suivant. Enthousiasmée par les résultats, la SNCF prévoit d’étendre le dispositif aux gares de Grigny, Corbeil-Essonnes et Melun, puis « à terme à toutes les gares qui le demandent », assure Catherine Delisle, responsable de la nudge unit SNCF Transilien.

    Nouveaux dispositifs. Photo SNCF
    Manque de toilettes publiques

    Chez les Muriautins, le nudge est accueilli chaleureusement. « C’est bien fait et ils mettent en avant le sport, tant mieux », encourage Mamoudou, jeune homme de 14 ans habitué des lieux. « C’est vrai que c’est une bonne idée mais bon, je ne suis pas certaine que ce soit très utile, tempère Sylvie, 62 ans. Au lieu de pisser aux mêmes endroits qu’avant, ils pissent sur le mur d’à côté ! » pointant du doigt le trottoir où l’on devine une tache d’urine, à quelques mètres seulement du nouvel espace redécoré par le nudge.

    De fait, l’initiative certes efficace n’a pas réussi à éradiquer le phénomène. « Les derniers cas observés se situaient surtout autour d’1 heure et 5 heures du matin, observe Benoît de Fleurian. Il s’agit surtout de gens qui rentrent en ayant bu quelques verres, il n’y a pas de monde autour, alors ils se lâchent. » Que celui qui n’a jamais erré à la recherche de toilettes publiques leur jette la première pierre.

    « Si l’on voulait vraiment faire disparaître le problème, il faudrait proposer une offre supplémentaire de WC gratuits, reconnaît le directeur général d’Ogilvy Paris. Il y a un manque dans l’offre actuelle. » Les chiffres sont parlants : si les 394 gares du réseau Transilien accueillent chaque jour plus de trois millions de passagers, moins de 200 d’entre elles sont équipées de toilettes. Malgré des annonces faites l’année dernière par la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, l’objectif d’équiper 80 gares en 2019 n’est toujours pas atteint. Sans WC pour uriner dans les règles, impossible de garantir la propreté des lieux publics.

    Ce n’est pas « des gens » qui pissent partout contrairement à ce que dit cet article, c’est les hommes. Savoir que sur les 394 gares du réseau transilien, la moitié n’ont aucun sanitaire, me fait mal à la vessie pour toutes les femmes qui osent encore sortir dans l’espace public.

    • Le nombre de lieux publics dépourvus de toilettes est un étonnement permanent quand tu as de jeunes enfants, lesquels comme tu sais ne peuvent pas se retenir plus de une minute et trente seconde.

      Les magasins n’ont jamais de toilettes pour la clientèle. Les petits supermarchés de ville n’ont pratiquement jamais de toilettes. Si c’est pour les enfants, je demandais, on appelait parfois un manutentionnaire qui nous accompagnait au fond de la réserve pour accéder aux toilettes du personnel, mais c’était généralement pas facile. Les petits lieux de restauration qui pullulent en ville n’en ont pas non plus. Les parcs et les aires de jeu n’ont pas toujours de chiottes.

      C’était devenu tellement pénible à gérer que j’avais sur mon smartphone une app avec la géolocalisation de toutes les toilettes accessibles à proximité. Si on prévoyais de rester un moment, j’y jetais préventivement un coup d’œil pour pouvoir réagir au quart de tour.

      (Et comme @aofobb, je pense qu’il s’agit largement d’un problème d’incivilité masculine : tu peux aussi mettre des chiottes, il se trouvera toujours des types pour chier par terre à côté de la cuvette – sur le mode « après moi personne ne chiera dans ces toilettes » –, et c’est tellement pénible d’entretenir des toilettes accessibles au public – aux hommes –, que les petites entreprises vont éviter d’en installer.)

    • La librairie que je fréquente au Mans a des toilettes, ce qui me la rend encore plus sympathique. Pareil dans chaque magasin Biocoop et magasin de bricolage. Il y a des toilettes publiques et gratuite dans la petite galerie marchande qui se trouve en centre ville et dans les centres commerciaux en périphérie. Aussi des toilettes gratuites et propres à l’Arche de la Nature (une aire de nature avec sentiers pédestres, vtt, ferme avec animaux et potager, prairies et bois).
      Les toilettes de la gare sont payantes.
      Il y a eu, centre ville, des toilettes publiques payantes avec une dame pour nettoyer et faire la caisse mais elles ont été refaites et remplacées par des toilettes gratuites et donc sans dame pipi pour l’entretien. La seule fois où j’ai voulu y aller, c’était impraticable.

    • Sur (enfin sur la voie d’accès à) la plage que je fréquente, il y a des toilettes publiques. Il est néanmoins très courant de voir des messieurs uriner sur un mur à moins de 50 mètres des toilettes.

      Le soir, la nuit en fait, il y a un point de réunion de la jeunesse, avec force bières. Et, bonus, les déjections sérieuses se pratiquent dans un petit espace entre une haie dense et un mur, à 120 mètres des toilettes.

    • Ce que je préfère, ce sont les mecs qui pissent dans les ascenseurs ou face à la rue et qui t’engueulent (au minimum) si tu leur fait une remarque. Les rues de "Bruxelles sentent la pisse, malgré la réfection de pissotières. La gare du Midi a des toilettes, mais avec un dispositif payant dont le système de tickets, est souvent en panne. Il semblerait que la question de « se retenir » soit aussi culturelle que d’autres. On invite les filles à se retenir, ce qui leur cause avec l’âge et les grossesses des problèmes de périnée et d’incontinence. Les associations de malades intestinaux etc. ont du faire des cartes pour leurs affiliés afin qu’ils puissent accéder à des toilettes en tout lieu, sans avoir à se battre.

      Perle :

      « Maintenant, les espaces sont dédiés au jeu, ça n’a plus du tout l’air d’un urinoir, se félicite Benoît de Fleurian. En incitant les enfants à venir s’y amuser, on rétablit une forme de contrôle social. C’est dissuasif, car personne n’a envie d’uriner devant des enfants, ça ne se fait pas ! »

      Aux enfants de faire la police !