• Moscou et la question palestinienne : de la solidarité idéologique à la rhétorique juridique
    Par Adlene Mohammedi | Date de publication : Lundi 15 juillet 2019| Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/moscou-et-la-question-palestinienne-de-la-solidarite-ideologique-la-r

    (...) On retrouve cette prudence, mêlée à une certaine ambition, dans la doctrine officielle russe en politique étrangère (le fameux « Concept ») : grâce à son siège au Conseil de sécurité des Nations unies et à l’aide du Quartet (plateforme inefficace sur laquelle la Russie compte toujours), Moscou entend contribuer pleinement à la résolution du conflit israélo-palestinien.

    Pourquoi alors, en dépit de cet équilibrisme, les Palestiniens (l’Autorité palestinienne, mais pas seulement) demeurent-ils attachés à leurs bonnes relations avec la Russie ?

    D’abord parce que la Russie a décidé de mettre le droit international au cœur de sa diplomatie, et cela convient parfaitement au juridisme de l’Autorité palestinienne (qui lui a permis, en 2012, d’accéder au statut d’État observateur non membre des Nations unies).

    Ensuite, parce que la Russie dialogue régulièrement avec les acteurs non étatiques considérés comme terroristes par Israël, qu’il s’agisse du Hezbollah libanais ou du Hamas palestinien. Ce détail en fait déjà une puissance singulière.

    Enfin, tout simplement parce que la Russie reconnaît l’État palestinien depuis 1988 et parce que ses dirigeants ont déjà indiqué que la position russe n’avait pas changé (Medvedev en 2011, par exemple). (...)