• Les États-Unis offensifs en Arctique – le marin, éd. du 11/07/19

    [Le projet américain de loi de programmation militaire 2020] spécifie aussi qu’un nouveau port stratégique doit être identifié en Arctique suivant les déclarations du secrétaire à la Marine Richard Spencer, le 6 décembre : «  Nous avons besoin d’un port stratégique en Arctique, au-delà de l’Alaska. Nous devons pouvoir conduire des opérations de liberté de navigation (NDLR : FoNOps, pour Freedom of Navigation Operations) dans le passage du Nord-Ouest… Il est difficile de faire reposer une opération de maintien de la paix sur des moyens sous-marins  ».

    Hors-texte :

    2200 milles
    La longueur du passage du Nord-Est, une route de navigation plus aisée que celle du Nord-Oues qui serpente entre les îles canadiennes.

    • Three U.S. and British Submarines Meet at the North Pole | War Is Boring
      https://warisboring.com/three-u-s-and-british-submarines-meet-at-the-north-pole


      On March 9, the U.S. Navy nuclear-powered attack submarines USS Connecticut and USS Hartford surfaced through three feet of ice near Camp Skate. The Royal Navy fleet submarine HMS Trenchant surfaced on March 14 to join the American boats.

      Two American submarines and one British boat gathered near the North Pole in mid-March 2018 for one of the biggest Arctic undersea exercises in decades.

      ICEX 2018, the 27th in a series of roughly biennial exercises dating back to 1959, kicked off in early March, when aircraft from the Alaska Air National Guard and the Canadian air force began delivering supplies to an ice floe inside the Arctic Circle.

      The supplies allowed a military-civilian team to begin building Camp Skate. The camp boasted accommodations for around 50 people and the infrastructure for a wide range of civilian scientific experiments and military training events spanning five weeks.

      For the U.S. Navy, the exercise was an opportunity to prepare for Arctic warfare. “The primary objective of this year’s ICEX is to test new under-ice weapons systems and validate tactics for weapon employment,” said Ryan Dropek, a test director at Naval Undersea Warfare Center Division Newport in Rhode Island.

      USS Hartford (SSN 768) surfaces at the Arctic circle for ICEX 2016
      https://www.youtube.com/watch?v=PSE9Zjh364M

    • BSAH Rhône : Le commandant Guéna raconte le passage du Nord-Est | Mer et Marine
      https://www.meretmarine.com/fr/content/bsah-rhone-le-commandant-guena-raconte-le-passage-du-nord-est


      Veilleur en mer de Sibérie orientale
      © MARINE NATIONALE - JONATHAN BELLENAND

      Pour la première fois, un bâtiment de la Marine nationale a franchi le mythique passage du Nord-Est, de la Norvège au détroit de Béring, en passant par l’Arctique russe. Une navigation historique pour la flotte française, qui manifeste une fois de plus son intérêt pour la nouvelle zone stratégique que représente le Grand Nord. Une traversée réalisée par le tout nouveau bâtiment de soutien et d’assistance hauturier (BSAH) Rhône, devenu apparemment le second navire militaire non russe à emprunter cette voie maritime après le corsaire allemand Komet, en 1940. Ce dernier, alors pris successivement en charge par trois brise-glaces, avait mis 23 jours pour franchir le passage du Nord-Est, battant alors le record de la traversée la plus rapide.

      Le Rhône a quant à lui effectué son périple en deux semaines, du 1er au 14 septembre. Une navigation inédite qui intervient dans le cadre de son déploiement de longue durée, préalable à son admission au service actif. Et le caractère exceptionnel de cette DLD ne s’arrête pas là puisque le BSAH réalise en même temps le premier tour du monde d’une unité de la Marine nationale depuis une quinzaine d’années.
      […]
      Comment s’est passée cette navigation ? On imagine que cela doit être par moment assez délicat ? Des moments marquants ?
      Notre traversée a duré dix-sept jours dont quatorze entre Tromsø et le détroit de Béring. Nous avons successivement traversé les mers de Barents, de Kara, de Laptev, de Sibérie orientale et des Tchouktches. La simple évocation de ces mers fait rêver et, oui, bien sûr, certains moments ont été marquants et/ou délicats. Dans l’ensemble, cette navigation s’est bien déroulée mais elle a nécessité une attention de chaque instant car l’Arctique représente un environnement très particulier qui peut rapidement devenir hostile.

      Sur notre route, il était quasiment certain que nous trouverions des « glaces de glaciers », ces glaces sont formées de l’accumulation et de la recristallisation de la neige. Nous avons en effet croisé de nombreux icebergs et #bourguignons (#growlers) en mer de Laptev. Dans cette partie de l’Arctique, la production de « glace de glacier » est heureusement beaucoup moins importante que dans la baie de Baffin entre le Groenland et le Canada (estimation de 25.000 à 40.000 icebergs par an) mais elle représente la glace la plus dangereuse pour un navire car elle est particulièrement dure. Il convient donc de s’en tenir éloigné. Pour les marins qui découvraient l’Arctique, cette vision avait quelque chose de magique et elle représentait le prolongement des formations et sensibilisations précédemment réalisées à bord. Durant cette partie de la traversée, nous avons essentiellement navigué avec une latitude comprise entre 77°Nord et 80°Nord. Nous n’avions pour ainsi dire pas véritablement de nuit à cette période de l’année, l’aube succédant au crépuscule sans jamais atteindre le stade de la nuit. Ce point était important car l’œil reste le meilleur senseur pour repérer la glace. La veille optique était très renforcée car les bourguignons sont presque impossibles à détecter au radar (notamment quand la mer est agitée comme c’était le cas) et il peut être délicat pour les veilleurs de faire la discrimination entre un bourguignon et le moutonnement de la mer lorsque le vent souffle assez fort. La veille optique était optimisée avec des veilleurs disposant de jumelles pour voir loin et d’autres opérant à l’œil nu afin de repérer, avec un préavis plus faible, les glaces qui ne l’auraient pas été auparavant. Nous avons parfois également utilisé nos projecteurs mais leur emploi peut ne pas être efficace, notamment en cas de brouillard en raison de l’éblouissement par réflexion.

    • La traversée du Passage du Nord-Est par le Rhône date de septembre 2018 mais est un article à l’appui du premier de ce fil, sous le titre :

      Une première mondiale pour un navire français
      avec ses précisions :

      La France a de son côté effectué une navigation inédite, pendant le déploiement de longue durée du bâtiment de soutien et d’assistance hauturier (BSAH) Rhône, en quittant le port de Tromsø le 1er septembre pour emprunter le passage du Nord-Est jusqu’au détroit de Behring, franchi le 14. Une première pour un navire militaire non russe depuis 1940.

      Le passage se serait fait sans l’aide d’un brise-glace contrairement à son prédécesseur, le corsaire allemand Komet, grâce à une navigation en eaux libres (soit une concentration de glaces ne dépassant pas les 10%). Le BSAH a ensuite poursuivi par quatre jours de navigation en mer de Sibérie orientale avec quelques incursion dans les eaux territoriales russes.

      #cocorico