L’est de la Russie suffoque dans la fumée des incendies
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Les rives du fleuve Ienisseï près de Krasnoïarsk, en Sibérie (Russie), le 13 juillet.
ILYA NAYMUSHIN / REUTERS
Les autorités de Sibérie ont le droit de décider de ne pas agir si elles jugent que le coût de la lutte contre les flammes est plus important que celui des potentielles destructions.
En cette fin juillet, c’est l’un des thèmes les plus discutés sur Twitter. Sous le hashtag #EteignezLesFeuxEnSibérie, des milliers de Russes racontent leur quotidien dans la fumée des incendies, les quintes de toux et l’horizon bouché par un impressionnant nuage noir.
Comme chaque été, la Sibérie est en proie à des incendies d’une ampleur difficilement concevable. Au 26 juillet, la surface de taïga en flammes dépassait 1,5 million d’hectares, soit une progression de 200 000 hectares durant les dernières vingt-quatre heures. Plusieurs centaines de foyers étaient comptabilisés dans la région de Krasnoïarsk, la plus touchée, mais aussi dans celles d’Irkoutsk, de Bouriatie, de Transbaïkalie… Plus à l’est, en Extrême-Orient, ce sont des inondations monstres qui ont englouti des milliers de kilomètres carrés.
Le record de 2018 – 3,2 millions d’hectares brûlés – n’est pas encore atteint, et les incendies se déroulent dans des lieux isolés et inhabités, mais la fumée dégagée par le feu, elle, recouvre déjà des espaces gigantesques. Le 25 juillet, le site Internet Meduza titrait ainsi : « La fumée des incendies s’étend sur six fuseaux horaires ».
Les principales villes de Sibérie, mais aussi d’autres situées à des milliers de kilomètres à l’ouest, dans l’Oural et jusqu’au Tatarstan, comme Perm ou Kazan, sont englouties par une épaisse fumée.