Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • La reconnaissance faciale pour s’identifier en ligne inquiète les défenseurs des libertés numériques
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/27/la-reconnaissance-faciale-pour-s-identifier-en-ligne-inquiete-les-defenseurs

    Scanner la puce de son passeport biométrique à l’aide de son téléphone et prendre une vidéo de soi pour créer son compte et pouvoir accéder à des services administratifs en ligne : c’est le principe de l’application « Authentification en ligne certifiée sur mobile », surnommée « AliceM ». Ce système, présenté comme très sécurisé par le ministère de l’intérieur et utilisable uniquement sur Android, devrait permettre de s’authentifier sur les sites liés au portail d’accès FranceConnect : celui des impôts, de la Sécurité sociale…

    Mais AliceM, qui est encore en phase de test, suscite des interrogations et des inquiétudes, venant notamment des défenseurs des libertés numériques.

    Le 15 juillet, l’association spécialisée La Quadrature du Net a déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour annuler le décret du 13 mai autorisant le dispositif. Elle dénonce un traitement intrusif de données biométriques « ayant pour objectif avoué d’identifier chaque personne sur Internet pour ne plus laisser aucune place à l’anonymat ».

    En mai, à l’occasion de la publication du rapport « Etat de la menace liée au numérique en 2019 », le locataire de Beauvau, Christophe Castaner, affirmait vouloir que « chaque Français, dès 2020, puisse prouver son identité » en ligne pour, notamment, « bâtir la sécurité du XXIe siècle » et lutter contre les contenus haineux sur Internet. Il affirmait à cette occasion qu’AliceM constituait l’un des « prémices d’une politique publique de l’identité numérique ».

    Dans le recours qu’elle a déposé, La Quadrature du Net centre son argumentaire sur le caractère obligatoire de la reconnaissance faciale dans le fonctionnement de l’application.

    Dès octobre 2018, dans un avis portant sur le projet de décret visant à autoriser AliceM, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) émettait aussi des doutes sur ce point et proposait des alternatives, comme un face-à-face en préfecture. « En l’espèce, le refus du traitement des données biométriques fait obstacle à l’activation du compte, et prive de portée le consentement initial à la création du compte », écrivait-elle, rappelant les exigences du Règlement général sur la protection des données (RGPD) en la matière.

    #Reconnaissance_faciale #Identité_numérique #Surveillance