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  • Sur les violences policières, entretien avec le sociologue Mathieu Rigouste
    https://www.frustrationlarevue.fr/letat-a-recours-a-des-repertoires-de-violence-qui-montent-en-inte

    L’État ajuste le niveau de violence précisément, rationnellement et techniquement, face à ce qu’il considère comme menaçant pour lui. Quand il est face à des manifestations auto-encadrées par des bureaucraties syndicales qui ont complètement pacifié et rendue inoffensive la prise de la rue, il n’y a pas besoin d’user de la violence. Dès que l’Etat est confronté à des formes de lutte qu’il n’arrive pas à maîtriser ou à soumettre, il a recours à des répertoires de violence qui montent en intensité jusqu’à ce qu’il ait réussi à écraser ou discipliner ce qui gêne les classes dominantes. Source : Frustration

    • J’ai grandi en banlieue parisienne, je ne suis jamais sorti de la précarité mais j’ai une gueule et un nom considérés comme blancs par le système raciste. Dans ces quartiers, si tu traînes dehors, tu subis le #contrôle policier aussi mais ce n’est jamais la même #violence selon que tu sois considéré comme blanc ou non. Si t’as une capuche et que tu traînes avec des Noirs et des Arabes, tu es traité pareil, jusqu’à ce qu’ils découvrent ou reconnaissent ta gueule ou ton nom. Leur regard change et leur comportement aussi. J’ai vu fonctionner la configuration raciste et systémique de la violence d’Etat au quotidien.

      D’un autre côté, je participe à différentes #luttes sociales qui ont toutes en commun de subir des pratiques de contrôle, de surveillance et de répression de plus en plus féroces. Je me suis fait tabasser à l’intérieur du commissariat central de Toulouse en 2013, des flics m’ont mis la tête dans les murs, menotté, puis m’ont laissé étalé par terre dans le couloir des gardes à vue, au vu et au su de tous les fonctionnaires en poste cette nuit-là. On ne saura jamais s’ils m’ont tabassé en tant que militant ou parce qu’ils m’ont attrapé dans un quartier populaire où ils ont l’habitude d’aller chasser. Il y a peut-être eu un mélange de tout cela. Cette histoire n’a pas l’air de déranger l’institution judiciaire, justement parce que, comme mes travaux le montrent, c’est le travail normal de la #police de distribuer la férocité des #classes dominantes. C’est ce que le pouvoir attend d’elle.

      #violences_policières