Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • La libra, une fausse bonne affaire pour l’usager ? | L’Echo
    https://www.lecho.be/opinions/carte-blanche/la-libra-une-fausse-bonne-affaire-pour-l-usager/10143558.html
    https://images.lecho.be/view?iid=dc:150932911&context=ONLINE&ratio=16/9&width=640&u=1562668534000

    Le citoyen ordinaire, aux anges d’échanger de manière indolore et quasi gratuitement des libras dans la vie quotidienne, sera-t-il alors ravi d’apprendre qu’il subsidie par ses impôts en hausse les plus grosses entreprises du monde, les membres bienveillants de Calibra, gérant une merveilleuse monnaie privée en vue d’assurer à ses investisseurs comme il se doit, le rendement maximal ?

    Par Paul jorion
    Économiste et anthropologue

    Depuis le 17 juin nul n’ignore que Facebook, à la tête de Calibra, un consortium de très grosses entreprises où l’on trouve aussi Visa et Mastercard, s’apprête à battre monnaie. Si la libra voit le jour, il s’agira du premier cas d’une authentique monnaie privée, sans comparaison possible avec les simples « jetons commercialisables » que sont le bitcoin ou l’ether, abusivement qualifiés de crypto-monnaies.

    La libra serait en effet adossée à valeur égale à un panier de monnaies nationales garanties chacune par la richesse économique d’une véritable nation.
    « Un bras de fer serait engagé entre Calibra et l’archipel des banques centrales qui chercheraient certainement à maintenir au nom de la nation leur privilège d’émettrice de monnaie. »

    si Calibra devait adosser en quantité égale toute libra émise à des instruments de dette émis par de grandes nations, ce serait immanquablement elle (pensons aux 2,4 milliards d’usagers de Facebook) qui deviendrait le premier financier, le premier prêteur au monde des États, et ferait la pluie et le beau temps sur le marché obligataire international, déterminant selon son bon vouloir le niveau de coupon que les États consentiraient, autrement dit les taux d’intérêt dont ils devraient s’acquitter. Or qui verse de fait le coupon aux investisseurs sur le marché obligataire, si ce n’est le contribuable des nations emprunteuses ?

    Le citoyen ordinaire, aux anges d’échanger de manière indolore et quasi gratuitement des libras dans la vie quotidienne, sera-t-il alors ravi d’apprendre qu’il subsidie par ses impôts en hausse les plus grosses entreprises du monde, les membres bienveillants de Calibra, gérant une merveilleuse monnaie privée en vue d’assurer à ses investisseurs comme il se doit, le rendement maximal ?

    #Libra #Facebook #Monnaie_numérique