• L’ONU déplore une « multitude de crimes de guerre » commis au Yémen
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/03/l-onu-deplore-une-multitude-de-crimes-de-guerre-commis-au-yemen_5505879_3210


    Des corps recouverts de plastique reposent sur le sol au milieu des décombres d’un centre de détention détruit par des frappes aériennes saoudiennes le 1er septembre 2019 à Dhamar, dans le sud-ouest du Yémen.
    HANI MOHAMMED / AP

    « Personne n’a les mains propres dans ce conflit. » Des experts des Nations unies (ONU) sur le Yémen ont fait état, dans un rapport publié mardi 3 septembre, de la « multitude de crimes de guerre » qui auraient été commis par les diverses parties depuis le début du conflit.

    Ce groupe d’experts, créé par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies en 2017, a identifié, dans la mesure du possible, les « personnes susceptibles d’être responsables de crimes internationaux et a transmis ces noms », qui restent confidentiels, à la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet. Un bon nombre des violations « peut entraîner la condamnation de personnes pour crimes de guerre si un tribunal indépendant et compétent en est saisi », ont-ils expliqué dans un communiqué.
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    Une coalition menée par l’Arabie saoudite intervient au Yémen depuis 2015 pour soutenir les forces progouvernementales contre les rebelles houthistes, qui se sont emparés de vastes zones de l’ouest et du nord du pays, dont la capitale, Sanaa. « Cinq ans après le début du conflit, les violations contre les civils yéménites se poursuivent sans relâche, avec un mépris total pour le sort de la population et une absence d’action internationale pour responsabiliser les parties au conflit », a déclaré Kamel Jendoubi, président du groupe d’experts.

    Les experts de l’ONU demandent aussi à la communauté internationale de s’abstenir de fournir des armes susceptibles d’être utilisées dans le conflit, avertissant que la « légalité des transferts d’armes par la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et d’autres Etats reste discutable ». « Les Etats peuvent être tenus responsables de l’aide ou de l’assistance qu’ils fournissent pour la commission de violations du droit international si les conditions de complicité sont remplies », insiste le rapport.

    Le rapport sera présenté le 10 septembre devant le Conseil des droits de l’homme lors de sa prochaine session (du 9 au 27 septembre). Le groupe d’experts souhaite que le Conseil renforce son mandat en matière de lutte contre l’impunité en lui demandant de rassembler les éléments de preuve relatifs aux violations présumées face à l’actuelle « absence généralisée de responsabilité ».