• Contre l’exposition coloniale 1931 : contre-exposition au bois de Vincennes

    En 1931, le gouvernement français organise à Vincennes une exposition coloniale internationale pour démontrer la grandeur et la légitimité des Empires coloniaux. Contre cet évènement de grande ampleur, des militants anti-impérialistes se mobilisent à Paris et en Provence pour faire de « la grande foire de Vincennes » l’occasion de déconstruire l’impérialisme français et de fédérer les militants anticolonialistes de métropole.

    Ce mémoire de Vincent Bollenot peut aussi servir la réflexion comment un événement peut, au delà de la contestation, contribuer à #faire_monde.

    Bollenot explique la logique de la contestation comme une logique d’inversion.

    Le but est en effet explicitement de prendre à contre
    pied l’Exposition coloniale qui jette un voile sur la violence de la domination coloniale, et qui va
    même jusqu’à présenter la colonisation comme vectrice de paix, soulignant ses « bienfaits » (138)

    Un pan entier du discours inaugural de l’Exposition colonial, par Paul Reynaud, avance que la
    colonisation a pacifié des pays auparavant en guerres constantes : « Nous avons trouvé en Afrique les
    razzias, l’esclavage, la famine, l’épidémie. Aujourd’hui, les corsaires du désert en sont les gardiens. […] En
    Asie, […] nous avons apporté aussi comme premier présent l’ordre et la paix, que nous maintiendrons. » (note p. 138)

    Pour contrer cette invisibilisation de la violence coloniale, la contre-exposition met en lumière l’utilisation de la force, comme les 18.000 morts pour la ligne ferroviaire Congo-océan dans « une ensemble photographique »

    La violence est pointée du doigt, les
    mots d’ordre de la « mission civilisatrice » sont ainsi déconstruits. En cela, le discours véhiculé
    par l’Exposition coloniale est bel et bien « inversé ».

    Par contre Bollenot critique que « des procédés comparables à ceux de l’Exposition
    officielle » sont également mobilisés.

    Source : À bas l’Exposition coloniale. Acteurs, réseaux, mobilisations (France, 1931).pdf | Vincent Bollenot - Academia.edu
    https://www.academia.edu/34965895/%C3%80_bas_lExposition_coloniale._Acteurs_r%C3%A9seaux_mobilisations_Franc

    #visibilisation #violente_paix #pacification #paix

    • Cannibale de Didier Daeninckx

      Résumé
      Paris 1931, l’Exposition coloniale. Quelques jours avant l’inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d’une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d’un coup. Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l’intérêt du public allemand, veut bien prêter les siens, mais en échange d’autant de Kanak. Qu’à cela ne tienne ! Les « cannibales » seront expédiés. Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l’intrigue avec, en arrière-plan, le Paris des années trente - ses mentalités, l’univers étrange de l’Exposition - tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie.