Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • Les androids rêvent d’une monnaie électrique | www.nouveau-magazine-litteraire.com
    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/nouvelles-technologies/les-androids-r%C3%AAvent-dune-monnaie-%C3%A9lectrique

    Pour un groupe de transhumanistes, accéder à la vie éternelle demandait d’abord la création d’une nouvelle monnaie. Finn Brunton raconte cette histoire digne d’un roman de science-fiction dans Digital Cash, paru en juin chez Princeton University Press.

    Par Sandrine Samii.

    Créer une nouvelle monnaie n’est pas qu’un projet technique ou économique, mais une nouvelle proposition sociale, un pari pour l’avenir. « L’histoire de la monnaie numérique [nous montre] un exemple particulièrement vivide de l’utilisation de l’argent et des nouvelles technologies pour raconter des histoires sur le futur », raconte Finn Brunton, professeur au département Médias, Culture et Communication de l’université de New York. Dans Digital Cash, il explore plusieurs projets de cryptomonnaies, des monnaies entièrement numériques, jusqu’à la concrétisation de l’un d’entre eux : Bitcoin.

    Bitcoin et la blockchain sont le résultat de décennies de recherches sur la cryptographie, les réseaux peer-to-peer, la signature et l’horodatage de fichiers numériques. Au début de cette chaîne, on trouve le mouvement cypherpunk – des informaticiens et des mathématiciens intéressés par le développement de mécanismes informatiques de cryptographie. Ses participants forment un groupe hétérogène, aux objectifs variés : protéger leurs informations personnelles, garantir la confidentialité des échanges, échapper au contrôle que de grandes entreprises ou des États voudraient exercer sur le Web.

    À lire : Digital Cash. The Unknown History of the Anarchists, Utopians, and Technologists Who Created Cryptocurrency, Finn Brunton, Princeton University Press, 272p., 26,95 $

    Et l’interview de Finn Brunton
    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/entretien-nouvelles-technologies/finn-brunton-%C2%AB-le-libra-est-%C3%A0-la-fois-une-bri

    On parle beaucoup de l’impact d’Ayn Rand dans la Silicon Valley, mais dans Digital Cash vous mentionnez un grand nombre d’histoires et d’auteurs de science-fiction. Quelle influence a eu la sci-fi sur les Extropiens ?

    Finn Brunton : La philosophie et le mouvement des Extropiens sont en partie construits sur une sensibilité pour la science-fiction – et spécifiquement la science-fiction américaine optimiste, couvrant toute la galaxie, très individuelle, axée sur la technologie et les gadgets – du cercle d’auteurs de John W. Campbell : pensez Heilein, Asimov et van Gogt, pas Lem, Ballard, Le Guin ou les frères Strugatsky. C’est l’habilité d’une personne rationnelle, forte, le « competent man » avec les bons outils et le bon équipement, à transcender toutes les limitations humaines, de la mortalité, de la société, du temps et de l’espace. À cela, ils ont ajouté un thème cyberpunk sur les technologies numériques et d’identité – notamment avec le classique de Vernor Vinge, True Name (1), qui a aussi beaucoup influencé les activistes de la cryptographie, ou cypherpunks. Entre True Names et son essai sur le concept de la Singularité, l’importance de l’influence de Vinge a vraiment été très sous-estimée.

    Que pensez-vous du projet de Facebook de créer une forme de cryptomonnaie avec Libra ?

    F. B. : C’est à la fois une brillante stratégie de création de revenus pour l’entreprise, et une initiative terrible – l’aveu que l’objectif à long terme est de contrôler les transactions, les frais, les intérêts, les marges, les données en plus des publicités qui entraînent ces transactions. Cela reflète l’urgence qu’il y a de créer de meilleures banques, particulièrement pour ceux qui n’en ont pas actuellement, puisque l’alternative est maintenant la réapparition des monnaies d’entreprises.

    #Finn_Brunton #Monnaie_numérique #Extropiens #Transhumanisme