Fatima Ouassak : « Dans les quartiers populaires, l’écologie semble réservée aux classes moyennes et supérieures blanches » via @mona
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Maintenant, je lutte pour mes enfants. J’y pense tout le temps. J’ai vraiment peur qu’on me les prenne pour les mettre dans un train. J’estime que l’on se dirige vers un régime autoritaire et que du jour au lendemain, il peut devenir fasciste ! Donc maintenant, quand je milite sur une question, je lutte pour gagner concrètement. Il n’est plus question de lutter pour lutter. Car je veux que mes enfants vivent mieux tout de suite. Cela change tout en terme d’actions, de stratégies, de discours. Désormais, je veux vraiment gagner.
Comment en êtes-vous venue à l’écologie ?
J’ai un intérêt pour l’écologie depuis mes études. J’ai découvert l’écologie politique avec des auteurs tels qu’André Gorz, sur la question du pouvoir. L’idée est que dans un espace donné où l’être humain avait du pouvoir sur son environnement, l’accumulation capitalistique a confisqué ce pouvoir pour le vendre. Par exemple, l’industrie alimentaire qui fait comme s’il était normal que les parents ne décident plus de ce que mangent leurs enfants. Donc il faut se demander comment on récupère du pouvoir sur l’espace, sur la transmission, sur notre environnement.
Cela se rapproche un peu de ce que certains militants sont allés chercher aux États-Unis, chez Saul Alinsky, avec les notions de community organising et d’empowerment. Mais ce n’est pas aussi radical que la pensée d’André Gorz sur la remise en question du capitalisme et de l’industrie.