• Au Liban, les réfugiés palestiniens scrutent les manifestations avec espoir et appréhension
    Par Jenny Saleh – BURJ EL-BARAJNEH, Liban - Samedi 26 octobre 2019 | Middle East Eye édition française
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    Dans les échoppes modestes qui longent les ruelles tortueuses et délabrées du camp palestinien de Burj el-Barajneh, en périphérie de Beyrouth, les télévisions fonctionnent à plein régime.

    Depuis le 17 octobre, les Palestiniens restent scotchés devant leurs écrans. Devant leurs yeux défilent les images de cette contestation inédite qui mobilise des dizaines de milliers de Libanais depuis plus d’une semaine, de Tripoli au Nord jusqu’à Tyr et Nabatiyeh au Sud, en passant par la capitale Beyrouth. La quasi-totalité des télévisions libanaises diffusent en simultané l’évolution de la situation sur le terrain et les revendications des protestataires.

    Assis derrière le comptoir de sa boutique remplie de cartouches de cigarettes, Mohamed*, 31 ans, lance : « Pour la révolution, le peuple a toujours raison ! ». Lui aussi suit avec attention, heure par heure, la situation dans ce pays qui l’a vu naître, mais dont il n’est pas citoyen.

    « Finalement, les Libanais se battent pour obtenir des droits qui sont élémentaires dans n’importe quel pays européen. Ici, ils n’ont rien, ni accès à l’éducation ni aux soins de santé et pas de travail, c’est normal qu’ils manifestent », juge-t-il.

    Confiné dans sa vie de réfugié depuis sa naissance, il se reconnaît dans cette révolte populaire qui revendique des droits économiques et sociaux.

    « À entendre les slogans des manifestants, j’ai espoir que s’ils obtiennent ce qu’ils réclament, cela aura un impact positif sur nos vies. Le peuple libanais s’est réveillé, j’ai espoir que le confessionnalisme qui mine le pays disparaisse et que l’influence des formations politiques traditionnelles diminue. Il est temps que ces chefs de partis, installés depuis 30 ans et plus, laissent la place à une nouvelle génération », confie Mohamed.

    « J’aimerais beaucoup aller manifester aux côtés des Libanais, mais je préfère rester neutre. » (...)

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