drÖne

drÖne propose une musique électronique souvent sombre et oppressante appuyée sur des rythmiques hostiles à la mise au pas. Quelques mélodies subsistent dans l’air raréfié d’un univers saturé de scories industrielles, et les sursauts primesautiers de la danse s’accordent aux pulsations hypnotiques des bombes qui pilonnent le front. En arrière, la bureaucratie règne : ici commence l’espace de la critique par la mise en forme d’autres récits possibles. Sur scène, la musique s’ouvre à l’improvisation et à la collaboration avec des VJ ou des plasticiens. Doté d’une formation classique/jazz et de diverses expériences rock, punk ou tekno, drÖne pratique la musique électronique depuis le milieu des années 80. Le projet drÖne existe depuis 2000 et se situe résolument en dehors des courants dominants et des circuits commerciaux.

  • http://indiscipline.fr/appel-duniversitaires-francophones-pour-le-chili

    Chères toutes et tous,

    Nous avons rédigé ce texte depuis Santiago, où se déploie une mobilisation considérable dans laquelle nos collègues universitaires sont impliqués . Nous proposons de manifester notre soutien en tant que membres de la communauté universitaire transnationale dont nous faisons tou.te.s partie. Vous pouvez signer au nom de collectifs scientifiques et culturels de toutes sorte : établissements, UFR, ED, labos, revues, associations, collectifs.

    Une signature de ce texte est possible à cette adresse : https://bimestriel.framapad.org/p/chili-soutien-universitaire-2019

    Une version en espagnol de l’appel est disponible à cette adresse/La versión en español de la convocatoria está disponible en la siguiente dirección :

    http://indiscipline.fr/academicos-para-chile

    Merci de faire circuler cet appel dans vos réseaux.

    Bien amicalement

    Joëlle Le Marec et Antoine Faure

    Universitaires pour le Chili

    Depuis le 18 octobre 2019, le Chili connait un soulèvement populaire dans tout le pays. C’est une mesure d’augmentation du prix des tickets de métro qui a catalysé une immense colère dirigée contre un modèle économique, mondialement vanté comme montrant le succès des doctrines ultralibérales, mais qui se traduit par des inégalités continuellement aggravées et des services publics entièrement passés au privé : « no es por treinta pesos, es por treinta anos » (ce n’est pas pour les trente pesos d’augmentation du tarifs des transports, c’est pour les trente années de politiques ultralibérales). Le président Pinera a décrété l’état d’urgence, le couvre-feu, et a demandé à l’armée d’assurer le maintien de l’ordre. Les militaires sont donc dans la rue jusqu’au samedi 26 octobre, jour où couvre-feu et état d’urgence ont été levés, avant qu’une commission de l’ONU ne vienne visiter la capitale et faire un état des lieux.

    Le Chili déplore déjà au moins 18 morts dont au moins 4 par balles, et l’Institut chilien des droits de l’Homme a déjà dénoncé de nombreuses violations des droits. La quasi-totalité des stations de métro a été incendiée, dans des circonstances qui ne sont toujours pas éclaircies. Le mouvement va très au-delà de cette vague d’incendies, et du nord au Sud du pays, des manifestations énormes ont rassemblé un très grand nombre de chiliens indifférents à la peur.

    Le 21 octobre, à l’Université de Santiago de Chile, au cours de l’assemblée tristamentale (enseignants, administratifs et étudiant.e.s), la communauté universitaire a consacré une partie de la journée à réfléchir à sa place et son rôle dans le mouvement actuel. Des prises de paroles se sont succédées, très fortes.

    Elles mettent l’accent sur la manière dont l’université est à la fois un lieu d’élaboration d’analyses pour la société chilienne (avec par exemple la réflexion pour une nouvelle constitution) et un lieu où s’éprouvent directement les inégalités et les fermetures qui ont abouti à l’explosion de colère dans tout le Chili.

    Elles ont fait apparaître le large spectre des analyses historiques de l’évolution de la société chilienne et des mémoires vivantes de ceux qui ont fait vivre l’université dans les années 70, des témoignages relatifs aux situations individuelles des précaires de l’université et des étudiants qui craignent pour leur vie ou celle de leurs ami.e.s dans les zones très exposées, des propositions concernant la réappropriation pleine et entière par la communauté dans son ensemble de l’espace universitaire contre l’existence d’une « université de nuit » qui la rattache à un management extérieur opaque et asservi à des logiques productivistes. La création d’un réseau d’urgence a été décidé pour signaler les disparitions et violations des droits de l’homme qui frappent notamment les étudiant.e.s et porter secours à ceux qui sont en danger.

    Tou.te.s ont demandé la fin des cours tant que les militaires seront dans la rue. Le retrait de ceux-ci ne signifie d’ailleurs pas automatiquement le retour à la normale de celles-ci. En général, il a été proposé la récupération et l’entretien de l’université comme lieu de travail, de réflexion, par les étudiants enseignants et administratifs, mais aussi les gardiens et autres personnels.
    De telles assemblées se tiennent dans toutes les universités, publiques et privées.

    Cette situation et ces réflexions font écho à la situation et la place des universités dans de nombreux pays, et en France. Celles-ci peuvent aider, et peuvent s’inspirer de l’action de la communauté des universités chiliennes. C’est pourquoi nous nous associons à cette communauté universitaire élargie à tous ceux qui travaillent pour elle et comptent sur elle, pour demander avec elle le départ immédiat des militaires armés qui n’ont rien à faire dans l’espace public. Nous soutenons les étudiants, enseignants et administratifs de la communauté dans leur action, nous saluons leur dignité et le travail qu’ils accomplissent. Nous demandons à toutes les instances universitaires et scientifiques de dénoncer officiellement le recours aux militaires pour le maintien de l’ordre, et de soutenir la communauté universitaire chilienne.

    #Chili #répression #université #mouvement_social #politique #appel