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  • Liban : et demain, on fait quoi ?
    http://theconversation.com/liban-et-demain-on-fait-quoi-126332

    Jusqu’où les Libanais sont ils prêts à changer le régime confessionnel ? Selon Jihane Sfeir, il existe des réticences, notamment dans une partie de la population chrétienne qui considère le régime confessionnel comme une protection. Elle s’interroge aussi, plus largement, sur le profil des manifestants dans les différents régions libanaises. Il faut aller au-delà d’une vision unanimiste simplificatrice et reconnaître de divisions fortement ancrées dans la société, même si le mouvement actuel est puissant.
    Dans le reste de l’article elle s’interroge aussi sur la capacité de résilience (c’est mon expression) des forces politiques en place, dont elles détiennent encore tous les rouages.

    D’après des entretiens que nous avons menés les 27 et 28 octobre dernier avec des militants chrétiens – étudiants de la faculté de droit de l’Université libanaise et juristes –, il semble que l’abolition du système confessionnel ne soit pas entièrement souhaitable. Malgré le succès du slogan « ni chrétiens, ni musulmans, nous voulons une unité nationale », la plupart des chrétiens libanais que nous avons rencontrés se disent favorables au maintien du confessionnalisme. Conscients de leur nombre inférieur à celui des musulmans, influencés par l’héritage de la guerre, inquiets au vu du sort de leurs coreligionnaires d’Orient (notamment en Irak), une grande partie des chrétiens ont peur du changement.

    Cela ne veut pas dire pour autant que tous les Libanais tiennent ce discours. À Beyrouth, sur la Place des Martyrs, ou à Tripoli, sur la Place al Nour, l’engagement est neutre – pas d’affiliation religieuse affichée – et les demandes portent sur l’abolition du système confessionnel et l’établissement d’une république laïque. Pour mesurer de manière plus précise les positions de chaque camp sur la laïcité, il serait pertinent de mener, dans chaque région, une étude du profil des manifestants (classe sociale, âge, religion, influence politique, éducation, profession…).