Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • La précarité tue, le capitalisme tue, le macronisme tue, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 15 novembre 2019)
    https://blog.mondediplo.net/la-precarite-tue-le-capitalisme-tue-le-macronisme

    Il y a longtemps déjà, Les nouveaux chiens de garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat avait recueilli le témoignage d’un épidémiologiste britannique qui montrait que la différence d’espérance de vie entre les plus riches et les plus pauvres de Glasgow était de… 28 ans. Ce qui au passage mettait ces plus pauvres huit ans en dessous de l’espérance de vie en Inde. Que la précarité tue, c’est donc l’une des propriétés du néolibéralisme les plus sûrement établies. La tragique nouveauté avec l’immolation d’Anas, c’est que des responsables sont désignés par la victime même. Et que ce sont les bons. Sarkozy-Hollande-Macron, c’est-à-dire la continuité indifférenciée des fausses alternances, surdéterminée par les contraintes financières et concurrentielles imposées par la franchise régionale de la mondialisation néolibérale : l’Union européenne. C’est sans doute là le petit dérapage imprévu : quand la violence sociale extrême se répand partout, elle finit par frapper des gens dont le discours sur leur propre malheur n’est plus seulement un pur bloc de souffrance, mais accède à l’analyse de ses causes.

    #capitalisme #néo-libéralisme